De nombreuses balances électroniques réservées à l’usage commercial ne sont pas soumises au contrôle périodique ni à la vérification préalable de leur conformité aux normes scientifiques, a souligné le directeur de l’Agence nationale de la Métrologie, Fethi Fadhli.
Il a ajouté, dans un entretien accordé à l’agence TAP, qu’un bon nombre de balances électroniques ne donnent pas des résultats exacts et réels, soit parce qu’elles ne sont pas utilisées dans les circuits commerciaux organisés, ou en raison de la réticence des commerçants quant au recours au tamponnage de ces matériaux.
Le responsable a évoqué une large utilisation des balances électroniques en Tunisie, qui manque de transparence surtout au niveau du rapport poids – prix.
Il a fait observer que les balances électroniques utilisées dans les transactions commerciales sont assujetties obligatoirement à l’import ou lors de leur industrialisation locale, à l’approbation technique par l’Agence Nationale de la Métrologie.
Disparition des balances classiques
Fadhli a fait montrer que les différents points de vente organisés ou autres utilisent davantage les balances électroniques et que l’usage des balances classiques et mécaniques devient limité progressivement à certaines zones rurales.
Il a souligné que la plupart des commerçants et des opérateurs économiques ont eu recours à l’usage des balances électroniques vu la facilité de leur utilisation et la précision du résultat de pesage et surtout le prix de la marchandise ou du produit.
Balances de source inconnues
D’après Fadhli, les balances électroniques devaient être contrôlées et soumises périodiquement à l’opération du tamponnage, car quand ces matériaux sont contrôlés leurs résultats devraient être exacts et précis. Toutefois, il a reconnu que plusieurs balances de sources inconnues sont utilisées souvent dans les circuits commerciaux non-organisés et anarchiques.
Le responsable a évoqué les causes de la propagation de ce genre de matériaux, disant que plusieurs balances sont vendues illégalement sur le marché tunisien, soit par la contrebande ou à travers des fausses déclarations douanières.
Il a, dans ce cadre, affirmé que les autorités coordonnent continuellement leurs efforts avec les services des enquêtes douanières pour l’examen de plusieurs dossiers qui ont révélé des documents falsifiés ce qui a engendré la prise de la décision du refus de l’importation d’une grande quantité des balances électroniques et des matériaux de pesage.
Il a, également, avancé qu’ils ont découvert des balances électroniques importées, réservées à l’usage domestique seulement, lesquelles ont été rapidement commercialisées sur le marché.
D’autres matériaux de pesage sont intensément utilisés dans les kiosques pour peser les fruits secs ainsi que dans les points de vente anarchiques pour peser les légumes et fruits.
A cet effet, un avertissement a été adressé aux importateurs de ces matériaux pour ne pas les vendre sur le marché aux commerçants, et de les orienter seulement vers l’usage domestique.
Il a indiqué que l’agence a procédé en 2022 à plus de 450 mille opérations de vérification périodique des balances toutes catégories et tailles confondues.
Fadhli a reconnu la difficulté de quantifier le nombre réel des balances électroniques non conformes aux normes et vendues illégalement, sur le marché tunisien, alors qu’il a évoqué l’existence de près de 25 usines tunisiennes fabricant ce genre de matériaux à raison de 10 mille machines par an destinés à toutes les catégories et soumises au contrôle par l’agence nationale de la métrologie avant de l’utiliser sur le marché local.
Quelques conseils aux consommateurs
Le responsable conseille le client de s’orienter vers les points de vente organisés qui disposent des balances certifiées et contrôlés, réservées aux transactions commerciales et de ne pas interagir avec les commerçants qui utilisent des balances électroniques vétustes, bien que les prix des produits exposés soient généralement moins que ceux pratiqués par les points de vente organisés.
Pour garantir ses droits, le consommateur devrait s’assurer de l’existence d’un signe ou d’une ” affiche ” de vérification périodique (signe vert) sur la balance électronique pour montrer le délai de sa validité légale.