La quantité de déchets liés aux activités de soin (cliniques, hôpitaux, centre de dialyse), produite à l’échelle nationale est estimée à 16000 tonnes par an, dont 7000 tonnes sont considérées comme des déchets dangereux, alors que 9000 tonnes sont des déchets non dangereux, a indiqué l’expert en gestion des déchets, Walim Mardassi.
Intervenant lors de la première édition du forum sur l’environnement “Compa Green 23” organisé, jeudi, à Tunis, il a précisé que le Gouvernement doit encourager les investissements pour créer des sociétés opérant dans ce domaine afin de résoudre les problèmes liés à la gestions des déchets de santés, lesquels (problèmes) se sont aggravés après l’apparition de la pandémie du Covid19.
Pour rappel, les déchets dangereux comprennent les déchets biologiques et les déchets chimiques y compris les déchets pharmaceutiques, ainsi que les déchets inflammables ou explosives, les déchets piquants (seringues…) ou coupants en putréfaction, et les déchets radioactifs.
Pour les hôpitaux et cliniques privées (2éme et 3ème ligne du système de soins), la production de déchets est en moyenne de 2,37 kg/lit/ jour, soit environ 8 900 tonnes par an pour environ 27 000 lits sur l’ensemble de la Tunisie.
Merdassi a en outre souligné que le nombre d’entreprises actives dans le secteur de collecte des déchets atteint actuellement 10, notant que plusieurs sociétés ont perdu leurs autorisations pour diverses raisons liées notamment à des manquement graves constatées par les autorités sur ces dernières.
Et de préciser que la capacité de traitement théorique autorisée par le Ministère de l’environnement est restée relativement stable, passant de 10 400 tonnes annuelles en 2019 à 10 850 tonnes par an aujourd’hui, avec seulement 5 500 tonnes effectives traitées à ce jour par l’ensemble des entreprises du secteur, soit à peine 50% du marché.
Mardassi a en outre évoqué que le manque de coordination en matière de gestion de la filière des déchets de soin, particulièrement entre les ministères de la santé et de l’environnement, est à l’origine de l’aggravation de la situation.
L’expert a mis l’accent sur la nécessité d’assurer un meilleur contrôle des déchets de soins des hôpitaux et des cliniques, appelant dans ce cadre à faire le tri entre les déchets qui sont assimilables aux déchets ménagers, les pièces anatomiques et les déchets d’activités de soins à risques en vue de réduire les risques pour les trieurs.
A rappeler que la première édition du forum sur l’environnement “Compa Green 23” est organisée, le 8 juin 2023, par le ministère de l’Environnement en partenariat avec l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), la société Universel services et l’Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ), à l’occasion de la journée mondiale et nationale de l’environnement.
Cet événement traitera des problématiques liées à la gestion environnementale, notamment dans les secteurs de l’industrie et de la santé. Il verra la participation de plus de 200 acteurs issus des secteurs verts, en l’occurrence des entreprises, start-up, ONG et structures publiques.
A la fin de la journée, des recommandations seront émises pour les soumettre aux autorités concernées.