Le Programme d’Appui à la Transition énergétique au secteur privé tunisien (Power Tunisia) accordera des subventions et une assistance technique ciblée aux entreprises privées afin de favoriser leur transition verte, et ce, à la faveur de deux conventions signées.
Ces conventions ont été signées, , mercredi, au cours d’un séminaire organisé par le Chef de projet de Power Tunisia, Craig Vandevelde, le président de la Chambre syndicale nationale du photovoltaïque (CSPV) relevant de l’Union Tunisienne de L’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), Ali Kanzari et le président de The Tunisia Green Building Council (TGBC), Mounir Bahri.
Elles portent notamment sur le développement de solutions novatrices afin de garantir la disponibilité d’énergie propre pour les ménages, les entreprises agricoles, les établissements commerciaux, les installations industrielles et autres institutions.
Elles permettront également le développement conjoint de programmes et de campagnes pour promouvoir les pratiques d’efficacité énergétique et sensibiliser à l’importance de la conservation de l’énergie.
Power Tunisia qui vise à accélérer l’adoption de solutions d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique par les entreprises tunisiennes, est financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID). Ce projet permettra de renforcer les capacités des acteurs clés pour mieux se préparer, mettre en œuvre et gérer la transition vers une énergie propre.
Le projet en question vise à accroître le déploiement de 70 Mégawatts des ER et la réduction d’un million de tonnes métriques par an des émissions de CO2, a rappelé le Chef de projet adjoint de Power Tunisia, Sam Losow.
Il favorisera la levée de 40 millions de dollars au profit des investissements dans les énergies propres, outre l’accompagnement et l’appui qui sera accordé à plus de 1750 entreprises tunisiennes, a-t-il ajouté.
Le programme s’adresse aux projets de grande taille (2 millions de dollars), de taille moyenne (de 20 mille à 2 millions de dollars) et de petite taille (moins de 20 mille dollars), a-t-il expliqué.
Power Tunisia devrait collaborer avec le secteur privé (entreprises, développeurs et experts), les consommateurs d’énergie (entreprises industrielles et secteur résidentiel …), le secteur financier dont les banques commerciales et les institutions de microfinance, outre les organisations donatrices, a fait savoir, Losow.
Il a précisé que les partenaires intéressés par le Power Tunisia sont invités à soumettre leur candidature via le portail électronique du programme, ajoutant qu’une présélection des propositions sera effectuée à travers un processus d’évaluation rigoureux basé sur des critères bien définis.
Power Tunisia s’engage, dans ce cadre, à fournir un financement et une assistance technique adaptés pour soutenir une mise en œuvre réussie du projet, a-t-il encore dit.
De son côté, le directeur technique des énergies renouvelables au Power Tunisia, Walid Bessrour a rappelé que 97% de l’électricité tunisienne est produite à partir du gaz naturel, ajoutant que 70% de ce gaz est importé à partir de l’Algérie.
Il a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité de développer des énergies renouvelables vu la disponibilité d’importantes ressources naturelles et la maturité technologique du pays.
Evoquant la question des coûts, Bessrour a fait savoir que les coûts de production de l’électricité à partir des énergies renouvelables sont en baisse et restent inférieurs (sans subventions) aux coûts de production à partir du gaz naturel (avec subventions).
Avec une croissance annuelle de la consommation d’électricité de 4 % à 5 %, la hausse des prix du gaz naturel d’une part et la dépréciation du Dinar tunisien d’autre part, la subvention énergétique est devenue de plus en plus coûteuse et par conséquent difficile à maintenir, créant des défis budgétaires et entravant la transition vers une énergie propre en Tunisie, selon l’USAID.
Pour l’Agence, il est primordial que le secteur privé investisse pleinement dans les solutions d’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
En anticipant l’adoption de telles mesures, les entreprises tunisiennes pourront non seulement réduire leurs factures énergétiques, mais aussi renforcer leur compétitivité et leur rentabilité, tout en se conformant aux futures réglementations internationales en matière d’environnement, a-t-on ajouté, rappelant dans ce cadre que le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) de l’Europe entrera en vigueur dès 2026.
Cependant, à partir du 1er octobre 2023, les entreprises tunisiennes opérant dans les secteurs de la sidérurgie, du ciment, des engrais, de l’aluminium et de la production d’électricité et exportant vers l’Europe devront déclarer leurs émissions carbones, sans les payer, précise la même source.
A partir de 2026, elles devront obtenir des certificats carbones ou payer des ajustements financiers, a rappelé l’USAID.