A force de désespoir depuis le début de l’année, entre sécheresse, crise des finances publiques et absence de visibilité et de décisions économiques, les Tunisiens se sont tournés vers le ciel invoquant son aide ! Mais Dieu n’aime pas les paresseux et la meilleure réponse à cet état où tout paraît figé, où la réflexion est absente et où la vision des dirigeants relève presque du miracle, est le verset biblique « Aide-toi et le ciel t’aidera ».
Et en guise d’idée, de plan de relance de l’économie, on offre à un peuple qu’on a gavé de fausses promesses, du leurre ! Car s’il y a quelques réalisations et qui ne sont pas forcément l’œuvre des génies économiques qui dirigent le pays (sic)-même s’il en existe dans le gouvernement, ils ne décident de rien-, les problèmes structurels fondamentaux persistent et en prime, celui des finances publiques !
Et en la matière, le ciel compatissant, peiné pour nous…nous a offert plus de pluies ce qui ne résout pas le problème de la sécheresse mais en limite les dégâts !
Alléluia !
Il est vrai aussi que les recettes touristiques à fin mai 2023 ont dépassé celles de 2019 (année de référence prés-covid) passant de 547M$ à 558 M$. Les transferts des TRE sont passés de 965 M$ fin mai en 2022 à 1034 M$ fin mai 2023. Les recettes de l’huile d’olive à l’export ont aussi augmenté passant de 4284,6 MD fin avril 2022 à 6269,6 MD fin avril 2023.
Le prix de la tonne de phosphate a progressé passant de 255 $ à 345 $. Encore faut-il que les contestataires structurels, dont le but n’est pas aussi noble que certains le pensent, ne bloquent pas de nouveau la production, le transport et la transformation de cette denrée très demandée à l’international.
D’autres signes aussi que quelque part, la conjoncture économique internationale reste, par chance, clémente pour un pays comme le nôtre. Les prix du pétrole ont reculé et le baril du Brent balance entre les 75,5 et 73 $. Au mois de juin 2022, il était de 122 $ !
Mais pas seulement : celui du gaz naturel a chuté à 8,99 $, il était de 29,2 $ l’année dernière. Le prix du blé a baissé à 367,7 $ la tonne alors qu’on le vendait à 522,3 $ au cours de la même période en 2022 et le prix de l’huile de soja a reculé de plus de la moitié passant de 1962,9 $ en mai 2022 à 988,3 $ en mai 2023 !
Dans ces chiffres, s’exprime peut-être l’immense amour que nous voue le ciel, malgré notre grande bêtise ! (resic)
La constance de la sottise !
Face à un contexte d’économie mondiale et de cours mondiaux des matières premières favorables, nous signons et persistons nos démarches de leurres et continuons comme si de rien n’est et n’a été, notre fuite en avant ! C’est la constance de la sottise !
Dieu épargnez moi un échec que je ne saurais voir ou reconnaître !
Lorsqu’un décideur réfléchit, pense, étudie, analyse, anticipe, prévoit, voit, il tire les enseignements des erreurs de ceux qui l’ont précédé !
Mais on ne voit rien, et on n’entend rien !
Un excédent budgétaire !
Miracle ou désenchantement ? Car comme dit le guru indien Osho Rajneesh-beaucoup de gurus ont sévi en Tunisie ces dernières années- « Le plus grand des miracles accomplis par mon maître est qu’il n’en fait pas » !
Et pour le plus grand malheur des Tunisiens, le temps des miracles est révolu !
A fin mars 2023, le déficit budgétaire a été réduit de 1495,6 MD mais qui en souffre ?
Ce sont les investissements publics auxquels on a consacré dans le budget 2023, 4692,5 MD et pour lesquels on a tout juste consenti 628,6 MD à fin mars 2023, soit le huitième de l’enveloppe consacré initialement. Ce devait être le quart ! Des investissements publics importants pour favoriser rien que des balbutiements de croissance, la Tunisie en a besoin !
Redonner vie à une économie comateuse et améliorer le quotidien d’un peuple déprimé en investissant même à petites doses dans les infrastructures de transport, la santé, les écoles et les universités.
Les Tunisiens qui souffrent de la pénurie de produits dont les médicaments en ont largement besoin !
Les dépenses d’intervention aussi n’ont pas été décaissées au quart du montant attribué comme on peut le constater à travers les chiffres. Pour un montant de 17 221,7 MD, à fin mars, seulement 1707,3 MD ont été débloqués.
Quelle en est la raison ? Seule la ministre des Finances peut nous le dire !
Dans l’attente, la pénalisation de l’investissement public est loin de servir l’économie nationale.
Pour rappel, l’une des raisons de l’échec des politiques économiques sous le régime Ben Ali était une tendance quasi obsessionnelle de maîtriser le déficit budgétaire au mépris des investissements publics. Il aurait été plus utile de, lâcher du lest et d’accorder à l’investissement public, l’importance due pour créer une richesse et une croissance dont l’impact se serait obligatoirement répercuté positivement sur la situation socioéconomique du pays et sur les finances publiques.
Mais que dire, dans le cas tunisien, l’histoire est un éternel recommencement !
Alléluia !