Le projet MED-InA, initiative méditerranéenne pour la réduction, la réutilisation et le recyclage des déchets, qui a bénéficié à la commune de la Marsa, partenaire nationale de cette initiative, a été clôturé, jeudi, lors d’une cérémonie organisée au Palais Essada à la Marsa.
Le projet MED-InA (Une alliance méditerranéenne intégrée en matière de déchets pour les villes et les citoyens) qui a démarré en septembre 2019 et qui prendra officiellement fin le 31 aout 2023, vise à développer une méthodologie de politique publique “Zéro Déchet” adaptée aux villes méditerranéennes. Il implique 5 pays à savoir la Tunisie, l’Espagne, la France, la Jordanie et le Liban.
Dans le cadre de ce projet, des essais pilotes ont été menés dans les villes partenaires à savoir, la Marsa (Tunisie), Irbid (Jordanie) et des municipalités de la Ribera (Espagne), à travers une large consultation des acteurs locaux (publics, privés, associations, citoyens) et une forte coordination territoriale qui place les citoyens au cœur du processus.
Un service de coaching, ainsi que des campagnes massives de porte-à-porte et des contacts réguliers par téléphone/e-mail, ont été organisés dans l’objectif d’établir une connexion directe avec les citoyens et les entreprises locales afin de les soutenir dans la réduction de la production de déchets qui ne peuvent être ni recyclés ni réutilisés et la valorisation des déchets recyclables.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Larbi Ben Tlili, coordinateur du projet en Tunisie et président du Réseau MEGARA des villes durables, a fait savoir que la Commune de la Marsa a bénéficié d’un financement de l’ordre de 250 mille euros dans le cadre de ce projet.
Et d’ajouter “outre les actions déployées pour la sensibilisation des habitants à l’importance du tri et de la réduction des déchets, 1000 poubelles de tri sélectif ont été distribuées pour les encourager à passer à l’acte. Nous envisageons également, la distribution de 500 composteurs pour sensibiliser quant à l’importance de la valorisation des déchets organiques”.
Ben Tlili a par ailleurs, affirmé que son réseau œuvre à dupliquer cette initiative dans d’autres communes pour améliorer la gestion des déchets partout dans le pays.
Pour sa part, Melinda Choua, cheffe de projet chez ” E3D-Environnement “, chef de file du projet MED-InA, a indiqué que ce projet a réussi à mobiliser environ 2113 personnes sur la commune de la Marsa à travers des campagnes de porte-à-porte. Toutes les 6 semaines, ces personnes sont recontactées par téléphone pour évaluer le degré de leur engagement et mettre en place les stratégies d’accompagnement adéquates.
“Nous avons, aussi, impliqué les commerçants de la ville dans nos actions et favorisé le développement d’activités économiques en lien avec la gestion des déchets. Et là, c’est tout un écosystème qui commence à se mettre en place. Nous commençons à observer des changements dans les comportements vers le tri et le recyclage des déchets. Sur la commune de la Marsa, 18 tonnes de déchets ont été recyclés depuis le début de cette initiative “.
” MED-InA repose sur une approche globale qui touche, également, à la gestion de l’énergie, de l’eau et à la santé et qui vise le renforcement des capacités des municipalités sur tous ces volets. Nous espérons que cette expérience pourra être dupliquée dans d’autres communes du pays ” a-t-elle conclu.
Intervenant, la ministre de l’environnement, Leila Chikhaoui a souligné que ce projet s’inscrit parfaitement dans le cadre de la Stratégie nationale de transition écologique déployée par son département. Cette stratégie s’articule autour de trois axes, à savoir le financement et la gouvernance de la transition énergétique, la lutte contre les changements climatiques, la préservation des ressources naturelles, la consommation et la production durables et le développement d’une culture environnementale.
Le quatrième axe relatif au renforcement de la consommation et de la production durables repose, selon la ministre, sur trois plans sectoriels relatifs à la généralisation du compostage, la gestion des déchets de construction et à la réduction de la pollution plastique.
A relever que cette stratégie intervient dans un contexte caractérisé par la prolifération des déchets dans le pays. Les poubelles à ciel ouvert qui essaiment partout dans les rues et les ruelles de la capitale, et dans chaque coin de la Tunisie, rendant la vie dure aux habitants et présentant un spectacle gênant aux visiteurs du pays, en sont la parfaite illustration. Cette stratégie risque si elle n’est pas parfaitement concrétisée, de s’ajouter aux multiples stratégies et plans d’action développés dans le pays ces dernières années sans amélioration perceptible sur le terrain.