Environ 1 milliard de dinars de pertes subies par la STEG en 2021 en raison de la perte d’énergie électrique pour des raisons techniques et commerciales (21% de l’énergie électrique produite).
L’observatoire Raqabah a recueilli des données sur la perte d’électricité entre 2010 et 2021, et il est apparu que cette perte augmente chaque année de manière inquiétante, causant des pertes très importantes pour la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz et pour l’État tunisien, atteignant environ 1 milliard de dinars en 2021, et pas moins de 7,5 milliards de dinars sur la période allant de 2010 à 2021.
La perte d’électricité est la différence entre l’énergie électrique produite et l’énergie vendue qui n’est pas facturée. La perte est calculée en estimant la quantité d’énergie électrique (Watts/heure) produite par la STEG et injectée dans le réseau électrique sans être facturée.
La perte se divise en deux parties :
Perte technique : liée à l’énergie perdue à différentes étapes de la production et du transport dans le réseau électrique en raison de la qualité des équipements et de la résistance des câbles électriques.
Perte commerciale : se traduit par des pertes dues à des actes de fraude, de tromperie et à des dysfonctionnements des compteurs.
Le tableau ci-joint montre clairement l’augmentation alarmante du pourcentage de perte d’électricité technique et commerciale par rapport à l’énergie produite, passant de 11,27% (1790 GW/h) en 2010 à 21,13% (4462 GW/h) en 2021. Dans les pays développés, ce taux varie entre 4% et 10%.
Le rapport de la Cour des Comptes, publié en 2019, a examiné le système de contrôle de l’énergie dans le pays, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer les efforts de lutte contre la fraude dans la consommation d’électricité pour réduire la valeur de la perte commerciale. Le rapport de la Cour des Comptes précédent, publié en 2016, avait déjà mentionné les défaillances qui ont entraîné l’augmentation de la perte d’électricité. Les deux rapports ont enregistré l’engagement de la STEG à prendre les mesures nécessaires pour réduire la perte technique et commerciale, mais les chiffres continuent de se détériorer de manière inquiétante.
L’observatoire de contrôle estime que, compte tenu de l’incapacité de l’État à renforcer les recettes du pays, il peut au moins s’efforcer de réduire les pertes injustifiées et les fonds gaspillés, dont cette grande et croissante perte d’énergie.
Source :Marsad Raqabah