Une étude sur le marché de l’emploi en Tunisie réalisée sur 500 demandeurs d’emploi inscrits dans les bureaux de l’emploi des régions de Mahdia, Médenine, Sfax et Tataouine a révélé que 66% d’entre eux n’ont pas réussi à trouver un emploi, en particulier ceux ayant moins de 4 ans d’expérience professionnelle.
Présentés jeudi lors d’un atelier de restitution organisé à Tunis, les résultats de cette étude réalisée par l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie, ont révélé que 55,1% des personnes interrogées ont exprimé leur intention de trouver un emploi administratif en rapport avec leur diplôme, avec un salaire décent.
Cependant, l’étude a montré que les principaux obstacles liés à l’accès au marché du travail sont liés aux diplômes universitaires (en particulier la licence), au manque d’expérience professionnelle et au manque d’offres d’emploi et aux mauvaises conditions de travail.
Et malgré les difficultés pour trouver un emploi, l’étude a révélé que 17% des demandeurs d’emploi ont reçu des offres d’emploi l’année dernière, mais ils ont refusé de travailler en raison des salaires bas.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Ahmed Messaoudi, directeur général de l’emploi à l’étranger et de la main-d’œuvre étrangère au ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, a souligné que l’étude a contribué à diagnostiquer les besoins du marché du travail et à identifier les obstacles.
Parmi les principales recommandations de cette étude, selon Messaoudi, figure la création d’une cellule de veille pour suivre l’évolution du marché du travail en Tunisie et à l’étranger, afin d’adapter et d’orienter les ressources humaines en fonction des besoins du marché intérieur et extérieur.
Concernant les principaux pays identifiés par l’étude comme des destinations attractives pour les compétences tunisiennes, Messaoudi a déclaré que l’Europe représente la première destination pour la main-d’œuvre tunisienne, en particulier la France, l’Italie et l’Allemagne, suivies des pays du Golfe tels que l’Arabie saoudite et le Qatar, puis l’Amérique du Nord, notamment le Canada.
L’étude a également mis en évidence les principaux secteurs employeurs en Tunisie, tels que la construction et les travaux publics, l’agriculture, la pêche maritime, le commerce de gros et de détail, ainsi que le textile et l’habillement.
De son côté, le chef du département migration et développement au sein de l’OIM en Tunisie, Brendan Kelly, a déclaré à l’agence TAP que cette étude constitue un moyen essentiel pour aider les jeunes tunisiens à s’intégrer dans la vie professionnelle.
“A travers cette étude réalisée en collaboration avec plusieurs institutions publiques, l’OIM entend soutenir les efforts du gouvernement tunisien pour réduire le chômage parmi les jeunes et identifier les caractéristiques du marché du travail”, a-t-il dit.
L’étude s’inscrit dans le cadre du projet “Helma” visant à réintégrer les jeunes exposés au risque de migration illégale, mis en œuvre par l’OIM en partenariat avec les ministères de l’emploi et de la formation professionnelle et de la jeunesse et des sports et financé par le ministère italien des affaires étrangères.
Elle s’inscrit également dans le cadre du programme “pour une approche globale de la gouvernance de la migration et de la mobilité de main d’œuvre en Afrique du Nord (THAMM), financé par l’Union européenne.