” 80% de l’argent de contrebande ne sont pas déclarés “, a indiqué l’universitaire Mongi Mokaddem, dans une déclaration à l’agence TAP, faisant état de la propagation du phénomène de contrebande de fonds en Tunisie, à travers les transferts illégaux effectués via des réseaux de contrebande.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, organisée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), à Tunis, sur la dernière étude élaborée par le FTDES, sur “La problématique du financement de l’économie tunisienne”, Mokaddem a souligné que la contrebande d’argent se fait par plusieurs moyens, dont les échanges commerciaux, l’évasion du paiement des droits de douane à travers le recours à de fausses déclarations sur la nature des marchandises échangées, ce qui entraine la réduction de la valeur des exportations et l’augmentation de la valeur des importations.
L’universitaire a estimé que ce phénomène de contrebande d’argent est à l’origine de l’aggravation des difficultés de financement en Tunisie, surtout avec ” l’amplification de l’économie parallèle et l’expansion des circuits de contrebande “.
Et d’ajouter que la résolution de la problématique de financement en Tunisie nécessite des solutions structurelles, à travers l’élaboration d’un modèle de développement alternatif, permettant de développer la capacité du tissu économique à diversifier les sources de richesse et à faire face à la contrebande d’argent.
Il a préconisé, en outre, d’améliorer la performance du système bancaire, pour qu’il contribue au mieux au financement de l’économie et à l’impulsion de l’investissement.
” Il est inadmissible que les banques se contentent de jouer un rôle de rentier et de réaliser des chiffres d’affaires énormes “, a-t-il noté.
L’universitaire a souligné, en outre, l’importance de mobiliser des ressources fiscales supplémentaires, à travers la lutte contre l’évasion fiscale, affirmant que ” l’impôt sur la revenue (appliqué sur les salaires des employés) constitue la principale source des recettes fiscales en Tunisie, tandis que les personnes qui devraient payer l’impôt ne le font pas “.
De son côté, l’économiste et membre du FTDES, Abdejelil Bedoui, a déclaré que le taux d’épargne en Tunisie, ne cesse de se dégrader, pour ne pas dépasser, actuellement, les 10%. D’après lui, ceci est expliqué par la décélération du rythme de la production, durant les dix dernières années.
Il a appelé, ainsi, à lancer de nouvelles mesures pour booster l’épargne nationale, diversifier ses sources et orienter ces ressources financières vers des secteurs productifs.