C’est avec “Nostalgia” du musicien et compositeur tunisien connu surtout pour ses compositions de musiques de films, de feuilletons et de sitcoms, Rabii Zammouri que le public avait rendez-vous hier soir au Théâtre antique de Carthage dans le cadre de la 57ème édition du Festival International de Carthage (FIC2023).
Pour une journée caniculaire exceptionnelle, le public est venu en nombre respectable pour assister à un spectacle musical qui avait déjà conquis les cœurs en 2018 avec un bouquet assez varié de génériques de feuilletons, sitcoms et de films, les plus connus de Rabii Zammouri, avec une partition musicale de ces génériques interprétée en direct par l’ensemble de l’Orchestre symphonique tunisien (OST), sous la houlette de Mohamed Bouslama.
Sur scène, près de 60 musiciens ont, durant plus de deux heures non stop, avec un chœur de 20 interprètes, emporté le public cosmopolite dans l’univers de titres cultes des chansons des feuilletons à succès qui ont été chantés par de jeunes voix prometteuses et des noms connus : Ahmed Rebaii, Mehdi Ayache, Abir Derbal, Afef Aouini, Dorsaf Hamdani, Lobna Noomane, Emna Fakher, Walid Tounsi, Kaouther Bardi, Jalel Eddine Saadi, Manel Amara, et Walid Soltane.
La soirée a débuté avec un hymne aux jeunes martyrs dans le combat national contre le terrorisme avec une chanson écrite par Ali Louati “Nachid El Abtal” à la veille de la célébration du 25 juillet, et dont les portraits esquissés par le peintre Souheil Fakhfakh étaient diffusés sur les écrans géants, pour accompagner à la voix le trio Mahdi Ayachi, Dorsaf Hamdani et Abir Derbal.
La scène fut ouverte par la suite à des va et vient de musique instrumentale en revisitant les musiques de feuilletons télévisés et de films culte qui ont marqué les années 2000 pour ne citer que la “Télé arrive” de Moncef Dhouib, “Les poupées d’argile “de feu Nouri Bouzid, le court métrage “Les Souliers de l’aid” d’Anis Lassoued avec le grand producteur feu Nejib Ayed, qui ne sont que des clins d’oeils “nostalgiques” en guise d’hommage à la mémoire de ceux qui ont façonné les annales de la production audio-visuelle tunisienne en général.
Cela dit, bien que le spectacle où près de trente génériques et chansons de films et feuilletons télévisés ont été revisités, ait plu à certains, d’autres, déçus, ont estimé que le spectacle a été en deçà des attentes. “Carthage aurait mérité que le spectacle soit plus élaboré sur tous les plans pour être à la hauteur de cette scène qui a vu de grands noms se produire et d’autres y émerger” a murmuré un des festivaliers.
Pour d’autres , c’était de purs moments de souvenirs et de nostalgie pour des instants qu’ils ont vécus du temps de ” sayderrim “, ” Naouret el hwa “, ” Kamanjet Sallema, “Farhat Amor” de Selma Baccar interprétée par Jaleleddine Saâdi et Kaouther Bardi qui se sont produits sur scène au grand bonheur du public qui les attendait avec impatience avant que leur idole Manel Amara apparaisse pour fredonner le générique du sitcom ” Chaâbane fi Romdhane ” de Salma Baccar dont elle est l’une des protagonistes.
Le clou de la soirée est lorsque le compositeur lui-même prend les commandes pour diriger l’orchestre pour la chanson la plus célèbre du générique du feuilleton ” Sayderrim ” de Ali Mansour interprétée initialement par Saber Rebaii mais ce soir-là c’est son neveu Ahmed Rebaii qui la répète avec le public, suivi de ” Icha Horra ” avec la voix de Lobna Noâmane, ” Enna Horra ” par Dorsaf Hamdani et enfin ” Naouret el Hwa ” et ” Sabak el Khir ” fredonnées par Walid Tounsi. Rappel euphorique du public à l’adresse des deux dernières vedettes qui ont répondu positivement au desiderata de l’assistance et répétaient une deuxième fois les mêmes chansons.