Les Jeux de la Francophonie 2023, qui ont débuté à Kinshasa le 28 juillet, sont entourés d’une censure totale et systématique de la part des grands médias français. Contrairement aux Jeux du Commonwealth, qui bénéficient d’une large couverture médiatique britannique, les médias français destinés à la population française ont choisi de ne pas diffuser la moindre information sur cet événement sportif international francophone. Cette censure n’est pas nouvelle, puisqu’elle s’était déjà appliquée lors de la précédente édition des Jeux de la Francophonie à Abidjan en 2019, dénonce le CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone).
Cette hostilité envers la Francophonie s’explique par une volonté politique de marginaliser le monde francophone, poussée par les milieux européistes et atlantistes au pouvoir depuis deux décennies. Ces cercles dirigeants cherchent ainsi à dévaloriser la France aux yeux de sa population en l’isolant de son espace linguistique, qui compte plus de 555 millions d’habitants, dépassant ainsi l’espace hispanophone et l’ensemble de l’Union européenne-Royaume-Uni. Cette volonté politique vise à convaincre les Français de l’importance de rester au sein de l’Union européenne et de l’OTAN, en prétendant que la France ne pourrait rien faire seule.
Les médias français alimentent une image négative des pays francophones du Sud, ne montrant que misère, instabilité et désolation, occultant leur dynamisme économique, leurs infrastructures modernes et leur richesse culturelle. Cette ignorance est renforcée par une distribution inéquitable des aides publiques françaises au développement, qui favorisent largement les pays d’Europe de l’Est membres de l’Union européenne au détriment du Monde francophone. En 2021, seulement 15,4 % des aides françaises ont été attribuées aux pays francophones, contre 43,3 % pour l’Union européenne, malgré une population quatre fois plus importante dans les pays francophones du Sud.
Cette politique d’aide au développement est contraire à la logique économique et géopolitique, car les pays francophones ont davantage d’intérêts économiques communs du fait de leur langue partagée. Cela explique, par exemple, pourquoi les touristes québécois dépensent davantage en France que les touristes américains.
Investir massivement dans l’Afrique francophone serait bénéfique pour la France, car cette région est économiquement dynamique et représente un important marché potentiel. Cependant, les médias et le gouvernement français négligent ces opportunités