Chargé par le Président Kaïes Saïed de trouver un programme de sortie de la crise multiforme qui sévit dans le pays, le nouveau gouvernement de Ahmed Hachani est appelé, d’ici la fin de l’année 2023, à faire flèche de tout bois, pour renforcer en priorité les réserves de devises du pays.

Objectifs : rembourser trois services de dette qui arrivent à échéance et disposer d’assez de liquidités en devises pour importer les besoins du pays en hydrocarbures et denrées alimentaires (céréales, café, sucre…).

Selon l’expert économique et financier, Moez Hadidane la Tunisie aura, dans les prochaines semaines à rembourser trois principales dettes pour un montant global de 1,460 milliard de dinars.

L’expert, qui s’exprimait sur les ondes de la radio privée Express, devait ensuite en préciser les dates de règlement et les montants : le 12 octobre 2023, pour une valeur de 753 millions de dinars, le 24 novembre 2023, pour une valeur de 401 millions de dinars, et 306 millions dinars, le 19 décembre 2023.

Interpellé, le 10 août 2023, par radio Mosaïque fm sur la démarche que le gouvernement devrait suivre pour mobiliser ce montant, l’économiste Ridha Chkoundali a déclaré « que le nouveau chef du gouvernement doit trouver des ressources en devises et cela passe par l’augmentation de la production nationale de phosphate, du volume des transferts de la diaspora tunisienne et la lutte contre le commerce des devises sur le marché noir ».

Il n’a pas exclu, parallèlement, la possibilité de conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Il a déclaré, à ce propos, que “la Tunisie a rempli la plupart des conditions exigées par le Fonds monétaire international (FMI). Le chef du gouvernement devrait parvenir à un accord avec le FMI pour obtenir un crédit et rééquilibrer les finances extérieures”.

Intervenant, le 3 août 2023, sur la même radio, l’expert financier Bassam Ennaifer a estimé, que le nouveau Chef du gouvernement, Ahmed Hachani, doit œuvrer à résoudre les problèmes économiques à court et moyen termes, relevant que le problème le plus important auquel est confrontée l’économie tunisienne est le manque de ressources en devises.

A cet égard, il a souligné que les chiffres enregistrés jusqu’à la fin du mois de mai dernier, montraient que la balance des paiements en devises enregistrait un important déficit, estimé à 1,2 milliard de dinars, presque égal à celui de la même période de l’année 2022 (1,3).

L’expert a expliqué ce déficit par l’incapacité de l’Etat à mobiliser des ressources en devises, ce qui fait de ce dossier une priorité absolue pour le gouvernement. « Aussi doit-il lever des fonds que ce soit auprès du Fonds monétaire international ou d’autres institutions financières », a-t-il-dit.

Il a, à son tour évoqué la piste du phosphate, recommandant au gouvernement de rechercher des solutions pour relancer la production du phosphate, car elle est capable, d’après lui, de générer d’importantes ressources en devises.

Toujours au rayon des possibilités de mobiliser des ressources à l’extérieur, la loi de finances 2023 a publié une liste des montants que la Tunisie pourrait mobiliser auprès des bailleurs de fonds externes au cours de cet exercice.

Les prévisions des autorités tunisiennes ont tablé, ainsi, sur des prêts d’appui budgétaire de 13.059 millions de dinars provenant des bailleurs de fonds internationaux suivants :

– 500 millions de dollars de l’Afreximbank ;
– 430 millions de dollars du FMI ;
– 367 millions de dollars de la Banque mondiale ;
– 300 millions d’euros de l’Union européenne ;
– 300 millions de dollars de l’Algérie ;
– 210 millions d’euros de l’Agence française de développement (AFD) ;
– 210 millions d’euros de la Banque Allemande pour le développement (KFW) ;
– 100 millions de dollars de la Banque africaine de développement (BAD) ;
– 100 millions de dollars du Japon.

Abou SARRA