Face à la montée du terrorisme, du trafic de personnes, du crime organisé et de l’immigration clandestine, ainsi qu’à la nécessité d’améliorer les services administratifs pour les citoyens et de se conformer aux normes internationales, qui exigent des passeports biométriques pour les voyages et les visas, tous les pays entreprennent la transition du passeport papier vers le passeport numérique et biométrique.
Cela inclut la Tunisie, qui s’est équipée il y a plus de 6 ans d’une solution d’impression et de fabrication de passeports biométriques intégrant une carte à puce. Cette solution d’impression ainsi que les matériaux spécifiques ont été mis en place à l’Imprimerie Officielle Tunisienne.
Cependant, pour déployer cette solution biométrique et garantir la protection des données personnelles, il est nécessaire d’adopter une législation qui définit les caractéristiques de la nouvelle carte d’identité nationale (CIN) ainsi que les informations à inclure.
Depuis l’ancienne assemblée nationale, le projet de loi est en attente, et le nouveau gouvernement en place après le 25 juillet 2022 n’a pas encore pris de décision à ce sujet. C’est la raison pour laquelle le passeport biométrique tunisien n’a pas encore été introduit.
Il est important de noter que la Tunisie délivre déjà depuis plusieurs années des passeports biométriques, mais uniquement pour les marins. Ces passeports spécifiques sont requis pour les voyages en mer, même à des fins commerciales.
Pour la Tunisie, il reste à résoudre la question technique du choix de la technologie pour le passeport numérique, ainsi que de définir les données biométriques à collecter, telles que l’iris, le visage et les empreintes digitales, peut-être même les trois en combinaison.
Plusieurs pays africains ont déjà adopté le passeport biométrique, comme la Mauritanie depuis plus de 10 ans et le Tchad. Récemment, la Syrie, malgré sa situation de guerre et de division, a également opté pour un passeport entièrement numérique. Celui-ci implique la numérisation des empreintes digitales des 10 doigts, la cartographie du visage et la numérisation de l’iris de l’œil. Une particularité marquante est l’utilisation exclusive d’un portail de services électroniques (Egov) pour demander un nouveau passeport, introduire les données et prendre rendez-vous pour la collecte des données biométriques.
Cette transition vers le tout numérique offre une réponse rapide et sûre aux préoccupations du Président Saied, qui vise à fournir rapidement des passeports à tous les Tunisiens.
Monsieur le Président, la solution à vos préoccupations pour améliorer les services administratifs passe inévitablement par la voie numérique, et la Tunisie possède l’expertise, les solutions et les compétences nécessaires pour le faire avec succès.
T.B