Alors que 2 356 630 élèves s’apprêtent à rejoindre les bancs de l’école, vendredi 15 septembre, Mohamed Ali Boughdiri, ministre de l’Education nationale, oppose une fin de non-recevoir à tous ceux qui l’appellent à passer l’éponge sur les bévues d’une partie du corps enseignant qui, par la rétention des notes, ont privé des dizaines de milliers d’élèves d’évaluer leurs performances scolaires.
Les notes, sources de gratification sociale et scolaire permettant à l’élève et aux parents d’évaluer le niveau d’apprentissage et rectifier le tir si besoin est.
D’ores et déjà 1200 candidatures sont parvenues au ministère pour pourvoir à 170 postes de directeurs. Le ministère de l’Education nationale compte bien réussir l’année scolaire en cours en renforçant les structures d’accueil avec l’ouverture de 11 nouveaux établissements éducatifs, l’aménagement de 547 classes supplémentaires et le recrutement de 707 nouveaux enseignants dans les collèges et lycées, ce qui porte leur nombre à 156 234.
95 bus et 12 camions de restauration scolaire ont été mis à disposition des élèves.
Le ministère, assure Mohamed Ali Boughdiri, veillera, dans la mesure des moyens à disposition, à améliorer les infrastructures, les équipements et les services scolaires. Pour y parvenir, des décisions seront prises à partir de cette année scolaire concernant les promotions, les logements de fonction ainsi que les indemnités des corps enseignants. Au département de l’Education, on travaille aussi sur l’autonomisation financière et administrative des établissements scolaires pour permettre une gestion plus souple et plus d’efficience décisionnelle.
« Nous voudrions préciser que toutes les mesures que nous avons prises ou que nous prendrons sont le résultat d’une approche participative. Nous sommes intimement convaincus que l’adhésion de toutes les parties prenantes est indispensable pour réussir la réforme et améliorer la qualité de nos cursus » a déclaré le ministre à maintes reprises.
La consultation nationale sur la réforme de l’éducation, sera lancée ce vendredi. Les grandes lignes du programme de réforme tournent autour de l’intégration des nouvelles technologies dans les cursus scolaires, un apprentissage plus appuyé des langues et la transformation numérique qui offrirait aux élèves la possibilité d’apprendre autrement.
L’usage d’outils innovants permettrait de monter en compétence et offrirait l’opportunité de moderniser les outils pédagogiques. Le ministre a appelé tous les intervenants à participer à la consultation, exprimer leurs opinions sur différents sujets, tel le temps scolaire, les activités culturelles et l’infrastructure et faire des propositions.
Le Conseil supérieur de l’Education (article 35 chapitre 9 de la constitution Kais Saied) devrait aussi entrer en activité cette année. Comme stipulé dans la constitution, il émettra son avis sur les grands plans nationaux dans le domaine de l’éducation de l’enseignement et de la recherche scientifique, de la formation professionnelle et des perspectives de l’emploi.
« Sur chaque colline, une école » une citation de l’écrivain et l’un des pères de l’Education nationale en Tunisie, feu Mahmoud Messadi, qui se plait à citer assez souvent Mohamed Ali Boughdiri dont l’ambition est aujourd’hui de rapprocher l’éducation des zones enclavées.
Il s’agit aussi pour le ministre de redonner qualité, aura et noblesse à l’un des socles de la Tunisie postindépendance, l’Éducation nationale, de restaurer le principe du mérite par les performances scolaires toutes filières et disciplines confondues. « L’éducation a toujours été pour les tunisiens cet ascenseur social qui a permis au pays d’occuper des rangs importants à l’international par sa qualité. Nous veillerons à ce qu’elle reprenne la place qu’elle mérite dans le firmament des nations ».
Pour ce, outre le renforcement de la formation des enseignants, le ministère de l’Education procèdera dans les jours qui viennent à la vérification des diplômes des nouvelles recrues depuis janvier 2011. Les diplômes des enseignants de l’école de base et ceux du secondaire feront l’objet d’un audit.
L’année scolaire en cours sera également marquée par le renforcement de la sécurité autour des écoles et collèges pour protéger les élèves des dealers et des malfaiteurs qui ont sévi ces dernières années instaurant un climat de peur et de crainte.
Pour l’année scolaire en cours, les maîtres mots sont la qualité, l’engagement et la sécurité!
A.B.A