“La restructuration de la dette extérieure ne pourra pas alléger de manière significative le fardeau de la dette de la Tunisie d’autant plus qu’une grande partie de cette dernière (dette) est contractée auprès de créanciers multilatéraux qui ne renégocient pas la dette”, selon un rapport publié, récemment, par le Centre Malcolm H. Kerr Carnegie pour le Moyen-Orient “Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East “.
” La dette publique extérieure ne représente qu’une petite partie de la dette publique totale, puisqu’une grande partie de cette dette publique est domestique “, révèle le rapport. Sur un autre plan, le centre estime que les programmes du Fonds monétaire international (FMI) demeurent nécessaires, faisant savoir qu’un programme a déjà été entamé avec l’Egypte.
Toutefois, “ces programmes doivent être adaptés à la réalité du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) “, estime les auteurs du rapport, ajoutant que ces programmes jouent plusieurs rôles en période de crises financières, comme la mobilisation de liquidité, l’identification du volume de restructuration de la dette, l’imposition des conditions relatives aux politiques générales … Et de préciser que la plupart des programmes du FMI appliqués, notamment, dans la région MENA, ont contribué à stabiliser les situations financières des pays mais ils n’ont pas conduit à réaliser une croissance élevée.
Pour atteindre la croissance souhaitée, ces programmes devraient dépasser, selon la même source, les solutions à court terme.” Les crises qui touchent les pays de la région MENA à l’instar de la Tunisie ont dévoilé des faiblesses majeures dont, essentiellement, la rareté d’emplois ” sérieux “et la mauvaise qualité des services publics “, souligne le rapport.
Pour remédier à ces faiblesses, le centre préconise l’élaboration de stratégies nationales ” crédibles ” qui ne se contentent pas des dispositions d’austérité et la réduction des dépenses.
A rappeler que les autorités tunisiennes ont refusé les conditions exigées par le FMI pour apporter son appui financier. Bien que la Tunisie n’ait pas obtenu le prêt auprès du FMI, elle a réussi à améliorer la balance budgétaire, lequel a enregistré un excédent de 58,8 millions de dinars (MD), durant le premier semestre 2023, d’après le rapport sur les ” Résultats provisoires de l’exécution du budget “, publié récemment par le ministère de Finances.
Selon la même source, les dettes extérieures de la Tunisie sont passées de 5607,7 MD, à la fin du mois de juin 2022 à 2710,3 MD, au cours du premier semestre de 2023, enregistrant, pour la première fois depuis 2011, une baisse de 51,6%.