Le Groupement de Développement Agricole (GDA) de la région d’Ouled Neji à Bir Halima, zone rurale relevant du gouvernorat de Zaghouan fait face à des difficultés d’accès à l’eau en raison de l’épuisement du puits profond de la région depuis décembre 2021, a fait savoir l’Observatoire tunisien de l’eau (OTE).
L’observatoire a souligné, dans une note publiée samedi, que ce puits était, durant plus de 15 ans, la source d’approvisionnement en eau de plus de 750 habitants (entre 150 et 170 familles).
L’observatoire a indiqué que le manque de ressources au niveau de ce puits s’est aggravé en 2016, lorsqu’une entreprise de mise en bouteille d’eau a obtenu une autorisation d’exploitation d’un puits situé à 30 mètres seulement de celui d’Ouled Neji.
Cette autorisation a fortement contribué à la baisse du niveau de la nappe phréatique à Djebel Zaghouan, actuellement exploitée par trois sociétés d’embouteillage, malgré les demandes de révision de ces autorisations soumises par le Commissariat Régional au Développement Agricole de Zaghouan à la Direction régionale des ressources hydrauliques.
L’observatoire a mis en garde contre les répercussions de cette situation, face à la baisse continue du niveau de l’eau dans les puits de la région, au déficit pluviométrique, à l’incapacité de la nappe phréatique à se renouveler et à l’absence de contrôle. Ces problèmes réunis ont été derrière la détérioration de la qualité des eaux dans la région menaçant la santé humaine et animale, a encore soulevé l’observatoire.
L’OTE a ainsi exhorté les autorités à garantir l’accès à l’eau en quantités et en qualité suffisantes aux habitants d’Ouled Neji et au peuple tunisien entier, face à la recrudescence des problèmes liés à cette ressource.
Dans un rapport intitulé “Une politique improvisée pour arrêter la surexploitation des eaux : des licences sont accordées aux entreprises de mise en bouteille d’eau et refusées aux agriculteurs”, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) avait précisé que les ventes d’eau en bouteille ont connu une croissance significative, passant de 879 millions de litres en 2010 à 3 275 millions de litres en 2022.
La Tunisie se place au 4ème rang mondial en termes de consommation d’eau minérale, au 10ème rang dans le monde arabe selon le site “World Pollution Review”, cité dans ce rapport.
Toutefois, la Tunisie occupe le 75ème rang mondial en termes de qualité de l’eau. En même temps, 20% des citoyens tunisiens sont menacés par la pollution de l’eau, d’après la même source.