L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) organise un programme de formation pour les facilitateurs des Champs-Ecoles des Producteurs (CEP) sur la gestion du charançon rouge du palmier (CRP) et d’autres ravageurs du palmier dattier à Tunis du 18 au 22 septembre, 2023.
S’inscrivant dans le cadre du programme régional de gestion du charançon rouge du palmier dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (NENA), la formation est suivie par des experts et formateurs régionaux de la FAO et plus de 20 stagiaires de Tunisie et de Libye, indique mercredi, la FAO.
Elle a pour objectif de renforcer les capacités des spécialistes agricoles à établir, mettre en œuvre et gérer les CEP et améliorer les compétences et les capacités des agriculteurs à gérer le CRP et d’autres ravageurs du palmier dattier.” La Tunisie et la Libye jouent un rôle essentiel dans le secteur des dattes, car la Tunisie est classée en tête de liste des pays exportateurs de dattes dans le monde, représentant une part importante du volume du commerce mondial des dattes, avec 280 millions USD de dattes exportées en 2021 “, a déclaré Thaer Yaseen, responsable régional de la protection des végétaux au Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord.
Selon lui, des études récentes évaluant l’impact social et économique du CRP dans la NENA ont montré que le coût annuel des programmes de gestion du CRP s’élevait à environ 5,7 millions USD en Egypte et à environ 34,4 millions USD en Arabie saoudite.
Cela nécessitait des programmes de formation pour contrôler le CRP dans la région par la recherche scientifique, le renforcement des capacités des agriculteurs et des travailleurs dans le secteur du palmier dattier, et l’échange de technologies et d’informations entre les pays de la région “, a expliqué Yaseen.” La région du Maghreb, qui comprend le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye, produit environ 15 pour cent de la production mondiale de dattes “, a déclaré Mohamed Rabeh Al-Hajlawi, directeur général de la santé des végétaux et du contrôle des intrants agricoles au ministère Tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche Maritime.”
La production de dattes en Tunisie connaît un intérêt croissant, faisant du secteur des dattes l’un des piliers les plus importants de l’économie.
La superficie plantée de palmiers dattiers a augmenté au cours des 20 dernières années pour atteindre 40 000 hectares, soit environ 5,4 millions de palmiers.
Son taux de production a atteint 195 000 tonnes, dont 135 000 tonnes de la variété Deglet Nour, ce qui a eu un impact significatif sur l’économie nationale “, a ajouté Al-Hajlawi.” Bien que les producteurs de palmiers dattiers soient considérés comme le principal maillon de tous les programmes de contrôle, leur participation dans la plupart des pays de la région reste limitée “, a déclaré Mohamed el Hady Sidatt, responsable de la protection des végétaux au Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique du Nord.
Il a souligné que cet atelier contribue à renforcer cette participation, l’intervention des agriculteurs pour soutenir les efforts de l’Etat, en plus de renforcer les capacités des responsables nationaux et d’améliorer la coordination entre l’Etat et le secteur des agriculteurs.” L’atelier vise à préparer les capacités humaines à superviser les CEP en Tunisie et en Libye pour la lutte intégrée contre les ravageurs du palmier dattier ainsi que pour le CRP “, a ajouté M. Sidatt.
Le CRP est un ravageur grave qui attaque environ 40 espèces de palmiers dans plus de 50 pays, causant des dommages étendus aux palmiers et à d’autres cultures et affectant la production, les moyens de subsistance des agriculteurs et l’environnement.
Le programme régional pour La Gestion du CRP dans la région NENA a créé cinq groupes de travail dans les domaines de la surveillance et de la détection précoce, l’activation de la participation des agriculteurs, l’élaboration de protocoles et de techniques de lutte contre le CRP, de l’étude des incidences sociales et économiques du CRP et de la mise au point de systèmes phytosanitaires et de protocoles frontaliers, ainsi que de la production de matériel de multiplication de propagation de palmiers certifié pour une gestion durable du CRP.