Sensibiliser les bailleurs de fonds et les investisseurs en capital sur le fort potentiel de croissance du secteur du commerce électronique et renforcer les capacités des entrepreneurs en matière de développement de plans d’affaires crédibles, tels sont les objectifs d’un atelier de sensibilisation et de formation qui se tient du 24 au 26 octobre, à Tunis.
Initié par le Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), cet atelier se tient sous le thème ” Accès au financement pour les entreprises du commerce électronique ” et s’adresse notamment aux jeunes diplômés et aux femmes.
Organisé en collaboration avec le ministère du Commerce et du développement des exportations et le ministère des Finances, il intervient après l’élaboration d’une étude de réévaluation de l’état de préparation de la Tunisie au commerce électronique (eT Ready) et en application de son plan d’action.
Le représentant de la CNUCED, Faycel Belaid a rappelé que l’étude d’évaluation de l’état de préparation de la Tunisie au commerce électronique élaborée par le CNUCED, en 2021, a révélé que l’accès au financement a été identifié comme un obstacle majeur auquel se heurtent les opérateurs du commerce électronique et les startups technologiques.
Il s’agit, notamment, des coûts de financement et des garanties demandées, outre la faible capacité des jeunes promoteurs en commerce électronique à présenter des projets bancables. Le responsable a, dans ce cadre, indiqué que 200 candidatures de participation à cet atelier de sensibilisation et de formation, ont été reçues pour 30 places disponibles, ce qui démontre l’importance de la question du financement dans ce secteur.
Il a rappelé que l’étude en question qui a porté sur l’écosystème en général, a révélé que le financement non-bancaire et le financement alternatif, semblent être plus adaptés aux startups technologiques en Tunisie, compte tenu de leurs spécificités. Il a cité à titre d’exemple le capital investissement et le financement participatif.
De son côté, le directeur du développement du commerce électronique au ministère du Commerce et du développement des exportations, Khabbab Hadhri a qualifié le potentiel du commerce électronique en Tunisie “d’énorme”, ajoutant qu’une dynamique a été enregistrée après la pandémie de Covid-19.
Il a rappelé que la Tunisie compte 1100 sites marchands qui intègrent les solutions de paiement électroniques et qui ont réalisé, au cours du premier semestre 2023, près de 7,5 millions de transactions pour une valeur de 540 millions de dinars, selon les données publiées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Il a fait savoir que le pays enregistre un manque à gagner important dans ce secteur, vu que plusieurs activités de vente en ligne passent par les réseaux sociaux (environ 90%) et non à travers les sites marchands.
Il s’agit d’activités informelles menées par des opérateurs qui ne disposent pas d’une existence juridique d’entreprise et dont les transactions sont effectuées en cash à la livraison.
Hadhri a préconisé, dans ce sens, de simplifier les procédures relatives à la création d’entreprise et l’octroi d’avantages fiscaux sans faire de discrimination avec le commerce électronique organisé. L’objectif est d’inciter ces opérateurs à développer des sites marchands et de disposer des stratégies de commercialisation, a-t-il encore fait savoir.
Il a, par ailleurs, précisé que la formation qui se tient dans le cadre de l’atelier permettra de présenter aux entrepreneurs les différents mécanismes de financement et d’appui existants, les conditions d’accès, ainsi que les différentes mesures d’incitations et les avantages accordés.
Il s’agit également de leur fournir des outils pour optimiser leurs chances de succès lors de la recherche de financement en mettant en avant les éléments clés à considérer pour la réussite d’un projet e-commerce et les différents critères de sélection utilisés par les investisseurs et les préteurs.