Dans le projet de loi de finances pour la gestion 2024, les dépenses de compensation pour l’année 2024 sont estimées à 11,3 milliards de dinars tunisiens (MDT) -Soit près de 19% des dépenses budgétaires-, contre 11,5 milliards DT prévus pour 2023, soit une diminution de 138 MDT ou -1,2 %.
Les dépenses de soutien concernent principalement les domaines suivants :
- Les carburants et l’électricité : Les dépenses de compensation des carburants et de l’électricité ont considérablement augmenté ces deux dernières années, atteignant pour la première fois 5,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2022 et 4,4 % du PIB prévu en 2023, en raison de la volatilité persistante du taux de change et des prix du pétrole sur les marchés mondiaux.
Dans le budget 2024, le soutien aux carburants et à l’électricité sera maintenu, mais des efforts supplémentaires seront déployés pour maîtriser ces dépenses, notamment par les mesures suivantes :
- La mise en place de systèmes de surveillance de la consommation de carburant dans le secteur public ;
- La mise en œuvre de programmes de sensibilisation à la rationalisation de la consommation des produits pétroliers ;
- Des mesures visant à améliorer les performances et à maîtriser les coûts de production ;
- La prise de mesures fiscales pour encourager l’utilisation des énergies alternatives et propres, notamment l’énergie solaire et l’énergie éolienne ;
- L’encouragement de l’investissement du secteur privé dans la production d’électricité, notamment dans les sources d’énergie renouvelables ;
- La création d’une autorité de régulation pour la gestion et la supervision du secteur de l’électricité.
Il est prévu que les dépenses de compensation des carburants et de l’électricité pour 2024 atteignent environ 7 086 MDT, contre 7 030 MDT actualisés pour 2023, soit une augmentation de 56 MDT.
Ces dépenses seront réparties entre la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) pour 4 019 MDT et la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) pour 3 067 MDT, en tenant compte de l’impact d’une série de mesures, notamment celles visant à améliorer les performances des entreprises et à maîtriser la consommation d’une part, et à contrôler les circuits de distribution des bouteilles de gaz domestique d’autre part.
Les estimations des dépenses de compensation des carburants et de l’électricité sont basées sur les hypothèses suivantes :
- Un prix moyen du baril de pétrole Brent de 81 dollars, sachant que les estimations de la plupart des organisations internationales pour le prix moyen du baril de pétrole pour 2024 se situent entre 80 et 87 dollars.
- La stabilité du taux de change du dollar.
- Une augmentation de 7% de la consommation nationale de produits pétroliers et de 3% de la consommation d’électricité.
- Le règlement d’une partie des arriérés de la STIR, d’un montant d’environ 220 MDT.
En conclusion, les dépenses de compensation de l’État tunisien pour 2024 sont estimées à 11 337 MDT, en baisse de 1,2 % par rapport à 2023. Les efforts du gouvernement pour maîtriser ces dépenses se concentrent sur les domaines des carburants et de l’électricité, où les dépenses sont les plus élevées.