Le vice-président de L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, (UTAP), chargé de la production agricole, Chokri Rezgui a appelé, mercredi, les autorités de tutelle à venir en aide aux techniciens agricoles qui font, selon lui, l’objet d’agressions de la part des populations qui veulent les chasser des terres domaniales qu’ils louent.
Dans une déclaration aux médias, en marge d’une rencontre nationale sur les difficultés auxquelles font face les techniciens agricoles organisée par l’UTAP, Rezgui a pressé le ministère à engager une action de sensibilisation auprès des citoyens autour des lotissements techniques et de leurs bénéficiaires.
” Les techniciens agricoles qui sont des retraités, des anciens fonctionnaires de l’Etat ou des ingénieurs sont tous diplômés de l’enseignement supérieur, ont bénéficié de ces terres domaniales conformément, un cahier des charges fixé par les ministères de l’Agriculture et des Domaines de l’Etat “, a-t-il expliqué.
” Il est inadmissible que ces agriculteurs, qui ont choisi de s’établir à leur propre compte, continuent à être chassés par les populations et collectivités locales et traités comme des squatteurs qui se sont appropriés des terres domaniales illégalement “, a-t-il fustigé.
Outre ces agressions, a-t-il dit, ces techniciens agricoles font face aujourd’hui à de nombreux obstacles les empêchant de poursuivre leurs activités dont l’inadéquation des lois actuelles avec les défis qu’ils rencontrent comme le changement climatique.
Pour Samir Alouani, secrétaire général de la Fédération Nationale des terres domaniales et des lotissements agricoles, l’article 815 du code des contrats et des obligations exonère les techniciens agricoles du loyer “en cas de cause fortuite ou de force majeure non imputables à leur faute” à l’instar du changement climatique, or, selon lui, cela n’est pas appliqué.
” Tout ce que nous demandons, c’est de nous exonérer du loyer uniquement durant les périodes marquées par les calamités naturelles “, a-t-il insisté.
Le responsable a, par ailleurs, déploré le mutisme des ministères de l’Agriculture et des Domaines de l’Etat qui n’ont pas fait suite à leurs correspondances, ajoutant que sa fédération compte prochainement s’entretenir avec les représentants de l’Assemblée des Représentants du Peuple, afin d’améliorer le cadre législatif organisant le secteur et d’assurer la pérennité des activités des techniciens dont le nombre est de 1200 personnes.