La Banque mondiale prévoit que la production d’olives en Tunisie, qui représentait 40% du total des exportations agricoles en 2019, pourrait diminuer de 69 % d’ici 2050.
“La production agricole devrait chuter de 29,1 à 33,1 % par rapport aux projections dans un scénario sans stress climatique”, affirme la BM, dans son bulletin de Conjoncture économique consacré à la Tunisie, intitulé ” Migration, dans un contexte économique complexe “, rendu public lundi. ”
Cela aura des conséquences négatives plus prononcées sur les ruraux pauvres, qui disposent de moins de ressources pour faire face aux impacts climatiques. Ces pertes se traduiraient par une réduction du PIB réel comprise entre 4,1 et 4,6%”, selon ce rapport de 54 pages. “Une grande partie de ces pertes pourraient se matérialiser d’ici 2030, lorsque la taille de l’économie serait entre 2,0 et 2,7 % plus petite que ce qu’elle serait sans les conditions de sécheresse induites par le changement climatique”.
“Ce qui équivaut à une perte estimée entre 2,7 et 3,8 milliards de DT (0,9 et 1,3 milliard de dollars) par an”. Sur la base d’une analyse récente qu’elle a faite, la BM a exploré les relations entre les objectifs de développement en Tunisie et le changement climatique, tant en termes de risques que d’opportunités.
Il en ressort que “d’ici 2050, les ressources globales en eau par personne et par an dans le pays pourraient diminuer jusqu’à 66 % (de 366 m³ à 122 m³)”. “Compte tenu des tendances actuelles de la demande en eau, les réductions de l’approvisionnement en eau devraient avoir pour conséquence que 28 % de la demande ne sera pas satisfaite d’ici 2050 dans le scénario du statu quo”. “La diminution de la quantité s’accompagnerait d’une baisse de la qualité de l’eau et d’une incidence croissante des maladies liées à l’eau, avec des conséquences négatives plus prononcées pour les populations les plus défavorisées” a averti la BM.
L’analyse révèle que “les principaux systèmes agricoles en Tunisie (arboriculture, oasis, céréales et élevage) sont parmi les plus vulnérables au changement climatique et que la disponibilité de l’eau constitue une préoccupation majeure. Les impacts économiques et sociaux des futures pénuries d’eau seront très importants”. Les recommandations dans ce rapport de la BM portent sur la gestion de la demande en eau, l’emploi de techniques alternatives de stockage des eaux souterraines, la promotion de solutions naturelles, en particulier celles qui soutiennent la recharge des réservoirs d’eau souterraine en restaurant les forêts, les zones humides et les oasis, pour pouvoir contribuer à atténuer le déclin prévu des eaux de surface.
Une expansion des sources d’eau non conventionnelles (par exemple en investissant dans la réutilisation des eaux usées traitées et le dessalement) est recommandée pour compléter les sources d’eau conventionnelles.
Il s’agit encore, d’améliorer l’efficacité de l’irrigation, la productivité de l’utilisation de l’eau, d’accroître l’adoption de pratiques agricoles intelligentes face au climat et de mettre en place un système de surveillance de l’eau et d’alerte précoce.