La commission de l’éducation, de la formation professionnelle, de la jeunesse et des sports à l’ARP a auditionné, hier mercredi le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique Moncef Boukthir sur la mission du ministère du projet de budget de l’état au titre de l’année 2024, en présence des cadres du ministère.
A cette occasion, le ministre a fait une présentation du budget proposé au ministère qui a connu une augmentation de 5,77% par rapport au budget de 2023 et sa répartition selon les quatre programmes du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a indiqué un communiqué publié jeudi par le parlement.
Boukthir a souligné que les objectifs du programme de l’enseignement supérieur qui accaparent 67 pc du budget consistent en la promotion de la qualité de la formation, le renforcement de l’employabilité et l’adéquation entre la formation universitaire et les besoins du marché de l’emploi à travers un guide pratique des métiers et des compétence et l’instauration d’un système d’information relatif au guide tunisien des offres d’emploi.
Il a indiqué que son département a entamé la préparation d’un projet de réforme de la loi portant sur l’enseignement supérieur privé, outre l’instauration d’un système informatique de gestion des établissements privés de manière à renforcer la gouvernance dans ce secteur et de pallier les insuffisances.
Il a évoqué le programme de la recherche scientifique, dont le budget a connu une hausse de 15,95% par rapport à celui de 2023, et a atteint 21% de la totalité du budget proposé.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a indiqué que son département s’emploie à développer le système de recherche et d’innovation qui répond aux exigences du développement durable et à l’économie du savoir par le biais de la réforme du cadre législatif et la consolidation de la gouvernance, outre le renforcement de l’adhésion des universités et des centres de recherches aux classements à l’échelle internationale.
S’agissant du programme des services universitaires, il a relevé l’importance accordée par le ministère aux étudiants chercheurs, en leur favorisant l’adhésion au système de qualité et de certification, le renforcement de l’infrastructure de recherche et le parachèvement du programme de numérisation des services universitaires.
Boukthir a annoncé l’augmentation du budget consacré aux bourses et crédits universitaires pour atteindre 223.287 MD au titre de l’année 2024.
Les interventions des députés ont été axées sur l’insuffisance du budget alloué à ce secteur et les besoins de la prochaine étape, qui nécessitent une nouvelle vision stratégique afin que le système de formation universitaire soit le catalyseur du développement et de l’économie du savoir.
Ils ont abordé plusieurs thèmes liés aux difficultés que connait l’université tunisienne dont notamment l’absence des critères de la qualité dans la formation et l’encadrement et la dégradation des conditions d’étude et de la vie universitaire en général.
Les députés ont appelé à la nécessité de réviser le système d’orientation universitaire et la modernisation des stages, outre la révision du système d’évaluation et des travaux pratiques afin qu’ils s’adaptent à la formation et au marché de l’emploi.
Un nombre de députés ont émis des propositions concernant le prolongement des horaires d’ouverture des bibliothèques dans les universités et la lutte contre le phénomène de la normalisation académique ainsi que le réseautage avec les ministères intervenants pour la mise en place d’une stratégie de réforme de l’éducation et de l’enseignement.
Plusieurs intervenants ont évoqué la question de l’enseignement supérieur privé, soulignant la nécessité de renforcer le contrôle, de réviser les cahiers de charges et d’obliger les universités privées à recruter un nombre minimum de doctorants.
S’agissant de la recherche scientifique, ils ont relevé l’inexistence d’une stratégie nationale et l’absence de coordination entre les ministères intervenants, outre l’insuffisance des équipements et des moyens de protection.