Les interventions des députés lors de la plénière consacrée à l’examen du ministère des Affaires étrangères se sont focalisées sur l’avenir des relations de la Tunisie avec l’espace européen et les pays d’Afrique et d’Asie ainsi que les moyens d’impulser la diplomatie économique.
Parmi les questions soulevées, figurent, également, la situation des Tunisiens à l’étranger et la position de la Tunisie envers la cause palestinienne.
Les députés se sont interrogés sur la faible représentation diplomatique de la Tunisie ou encore son inexistence dans plusieurs pays, critiquant la fermeture de plusieurs ambassades et consulats dans certains pays et la vacance observée dans d’autres.
La députée Sonia Ben Mabrouk (groupe honnêteté et action) s’est demandée sur l’avenir des relations avec l’Union européenne en tant que partenaire économique ainsi que sur le sort du dossier des fonds spoliés au vu des tensions entre les deux parties sui à la restitution par la Tunisie d’un montant de 60 millions euros.
La parlementaire s’est également interrogée sur l’application du Le mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre l’Union européenne et la Tunisie conclu en juillet dernier ainsi que sur l’aide à long terme t de 900 millions euros que la présidente de la commission européenne avait promis de débloquer et qui a été reliée à l’accord avec le FMI.
Elle a évoqué la dégradation des relations avec certains pays africains en raison de la question des migrants subsahariens en Tunisie.
De son côté, la députée Amel Meddeb (voix de la République) a appelé à la mise en œuvre d’une stratégie de développement de la diplomatie économique pour permettre à la Tunisie de conquérir de nouveaux marchés, s’interrogeant sur les plans du ministère visant à consolider la présence du pays dans les marchés africains et internationaux et à attirer les investissements étrangers.
Fatma Mseddi (hors groupe) a demandé des explications sur le sort des 38 accords signés en 2014 avec 4 Etats africains.
Le député Dhafer Sghiri (Bloc national indépendant) a abordé la faiblesse des échanges commerciaux avec les pays du voisinage et le caractère limité de l’intégration économique avec l’Algérie, appelant à l’impératif de traduire dans les faits les nombreux accords conclus entre les deux pays.
Evoquant le dossier des Tunisiens établis à l’étranger, les députés ont été unanimes à souligner la nécessité d’accorder davantage d’importance à cette communauté, mettant en avant sa contribution, à hauteur de 5 pc au PIB.
Le député Amor Barhoumi (Hors groupe) s’est focalisé dans son intervention sur les Tunisiens en situation irrégulière à l’étranger qui, avec les nouvelles mesures prises par les pays d’accueil, se trouvent privés de couverture sociale et de logement, en plus des contraintes sécuritaires auxquelles ils font face. Il a appelé à l’urgence de traiter la question de la migration irrégulière dans les zones qui manquent de développement et n’encouragent pas la création de petits projets.
Les députés ont qualifié d’insuffisant le budget accordé au département des Affaires étrangères. A ce sujet, le député Sami Raies (Bloc National indépendant) s’est interrogé sur les ressources allouées au suivi de la situation des Tunisiens à l’étranger, et à la conclusion de nouveaux partenariats et à la prospection de nouveaux marchés.
Sur le génocide à Gaza, le député Abderrazek Aouidet (Ligne nationale souveraine) a demandé des éclairages sur les actions menées par le ministère pour unir les efforts avec les pays qui ont adopté une position honorable envers la cause palestinienne. Le député Abdesalem Dahmen (Pour que le peuple triomphe) a insisté sur le besoin d’un texte de loi criminalisant la normalisation avec l’entité sioniste.
Les débats se sont déroulés en présence du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger Nabil Ammar et du secrétaire d’Etat Mounir Ben Rjiba.