L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a approuvé du budget de la mission de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche fixé dans le cadre du Budget de l’Etat 2024, avec 132 voix pour, cinq abstentions et trois voix contre.
Une enveloppe de 656,4 millions de dinars (MD) a été réservée à la réalisation des projets dédiés aux ressources hydrauliques dans le cadre de ce budget qui a transcrit une hausse de 12% par rapport à l’exercice de 2023, pour atteindre 2,2 milliards de dinars.
Dans sa réponse aux questions des députés, le ministre de l’Agriculture Abdelmonem Belati a rappelé la situation difficile que traverse le pays en termes de ressources en eau, faisant savoir que les réserves des barrages ont atteint un niveau historique (23% de taux de remplissage).
Belati a expliqué cette situation par la sécheresse, les températures élevées au cours de l’été dernier (plus de 50 degrés) provoquant l’évaporation de 900 mille mètres cubes d’eau de surface, outre le gaspillage et l’exploitation anarchique des ressources en eau par certains acteurs du secteur agricole.
Il a rappelé dans ce sens que des mesures urgentes ont été prises pour faire face aux répercussions de cette situation afin de favoriser l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation.
Belati a souligné qu’en dépit de la situation de sécheresse, l’Etat œuvre à la construction de barrages supplémentaires, en prévision des années pluvieuses.
Evoquant la question des coûts de construction et d’entretien des barrages, le ministre a fait savoir que le nettoyage du barrage Mallègue a coûté 4000 MD, tandis que la construction d’un nouveau barrage coûte moins de 500 millions de dinars, d’où la réalisation du barrage Mallègue supérieur qui devrait entrer en exploitation en 2025.
Il a mis l’accent sur l’orientation de l’Etat vers le dessalement de l’eau de mer, faisant savoir que la station de dessalement de Zarat entrera en service fin 2023, tandis que les travaux de réalisation de la station de dessalement de Sfax qui devront être achevés en 2024 seront accélérés.
En ce qui concerne la nappe phréatique, il a précisé que la surexploitation a engendré la salinité des eaux et son épuisement partiel. Et d’ajouter que le choix est basé sur le dessalement des eaux pour exploiter les eaux salines aux besoins d’irrigation, notamment à la lumière de la persistance de la rareté des eaux pluviales qui oblige les autorités compétentes à se préparer et à s’adapter à la situation. L’accent sera, également, mis, pour le secteur agricole, sur la valorisation des eaux souterraines et des eaux non conventionnelles, c’est-à-dire les eaux usées traitées, qui représentent 300 millions de mètres cubes en Tunisie, alors que seulement 6 à 10 % de celles-ci sont exploitées.
Le ministre de l’Agriculture a indiqué qu’actuellement, la problématique posée, outre le développement de la qualité de cette eau en coopération avec le ministère de l’Environnement, est celle du transfert de l’eau vers les régions ayant un besoin en eau, considérant que cela nécessite d’accélérer les travaux et de développer le processus dans les plus brefs délais, précisant que ce projet de transfert d’eau se fera dans le cadre de la coopération internationale.
Belati a indiqué que la hausse des prix des fourrages est due à la situation de monopole, soulignant que la gouvernance du secteur et la lutte contre la corruption comptent parmi les priorités de son ministère.
Il a poursuivi que la numérisation à travers la mise en place d’une base de données, qui inclut toutes les parties prenantes et identifie les besoins va contribuer à la lutte contre la corruption et à la rationalisation de financement.
S’agissant du secteur des céréales, il a indiqué que la situation est mauvaise, expliquant le recours à l’importation par la faible récolte au cours de cette saison, qui n’a pas dépassé cette saison 0,3 million de tonnes.
Dans ce contexte, il a souligné que le choix de l’Etat est d’élargir les superficies irriguées en blé dur, en ciblant une superficie qui dépasse les 70 mille hectares, aux fins d’atteindre l’autosuffisance et de réduire l’importation.
En ce qui concerne le retard subi en matière de recouvrement de certaines primes à cause de conditions exceptionnelles, il a indiqué que le ministère dispose d’une liste et d’un calendrier clairs et que chacun recevra les sommes qui lui sont dues.
Concernant la filière laitière, étroitement liée au secteur de fourrages, il a expliqué que les travaux se poursuivent pour identifier une solution dans les plus brefs délais et soutenir l’agriculteur, notamment les petits exploitants