La stratégie nationale pour la production d’indicateurs des violences faites aux femmes à partir des registres administratifs jusqu’à l’année 2023, lancée par le centre de recherches, d’étude, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF) avec l’appui du fonds des nations unies pour la population (UNFPA-Tunisie) a fait état de 112 indicateurs dans plusieurs structures et ministères concernés par la lutte contre le phénomène de la violence contre les femmes.
La ministre de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées Amel Belhaj moussa a souligné, au cours d’une conférence de presse tenue lundi au siège du CREDIF, dans le cadre de la campagne internationale 16 jours d’activismes pour la lutte contre les violences à l’égard des femmes, que ces indicateurs se répartissent comme suit: 50 indicateurs au ministère de l’intérieur, 30 au ministère de la défense, 14 au ministère de la santé,10 au ministère des affaires sociales et 8 au ministère de la famille.
La ministre a relevé l’importance de ces indicateurs au niveau de la qualité de l’approche quantitative des statistiques et l’étude du phénomène de la violence à l’égard des femmes de manière scientifique, ajoutant qu’ils contribuent à l’élaboration de données permettant d’analyser ce phénomène et à la mise en place de stratégies nationales.
De son côté, la directrice du CREDIF Thouraya Belkehia a signalé que les indicateurs de la violence à l’égard des femmes à partir des registres administratifs sont passés de 24 indicateurs en 2017 à 112 indicateurs en juillet 2023.
Elle a précisé que cette stratégie a été lancée en 2015 sur la base d’une démarche analytique et des constatations sur l’insuffisance des chiffres sectoriels, ajoutant que le CREDIF a organisé des sessions de formation à l’intention des chercheurs pour développer leurs connaissances sur les violences faites aux femmes.
Belkehia a souligné la nécessité de mettre en oeuvre la loi 58 sur l’élimination des violences faites aux femmes, de sensibiliser les jeunes à ce phénomène à travers la réforme des programmes éducatifs et d’appuyer les efforts du ministère de la famille pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Par ailleurs, la cheffe du bureau de l’UNFPA-Tunisie a souligné la qualité des indicateurs de cette stratégie, produits selon des données scientifiques qui sont adaptés aux objectifs du développement durable, relevant l’importance de l’exploitation de ces chiffres dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.