Une décarbonation profonde du secteur de l’énergie pourrait réduire la dépendance aux importations d’énergie de 50% à 2% entre 2022 et 2050, pour la Tunisie, indique un “Rapport national sur le climat et le développement en Tunisie”, publié mercredi, par le Groupe de la Banque mondiale en prélude à la COP28.
Le document rappelle que l’énergie représentait 53 % du déficit commercial du pays et 58 % de ses émissions de gaz à effet de serre en 2022, ce qui démontre les liens complexes entre l’énergie et le cadre macro-budgétaire.
Ainsi, “la décarbonisation du secteur de l’énergie, par l’amélioration de l’efficacité énergétique et la transition vers des combustibles verts dans les secteurs d’utilisation finale et de production d’électricité, offre des possibilités importantes en aidant la Tunisie à remédier à son déséquilibre extérieur et en diminuant les coûts de l’énergie, améliorant ainsi l’accessibilité financière pour les ménages et la compétitivité des entreprises, tout en réduisant les émissions”.
“La décarbonation du secteur de l’énergie, qui repose à 99 % sur les combustibles fossiles, renforcerait la sécurité énergétique de la Tunisie et réduirait par conséquent, le déficit de sa balance courante, la rendant moins vulnérable aux fluctuations des prix internationaux”.
Cette démarche soutiendrait par ailleurs, “l’ambition de la Tunisie de devenir un hub énergétique régional pour le commerce de l’énergie propre entre les pays africains et l’Europe”.
Le rapport préconise d’encourager l’utilisation des énergies renouvelables par tous les secteurs, de faire respecter le cadre juridique existant en matière d’efficacité énergétique/conservation. Il s’agit également, “de promouvoir des alternatives au transport routier et aux véhicules privés pour réduire la congestion, de faire respecter les normes d’émission, de retirer les flottes vieillissantes et de mettre en place des incitations et des infrastructures pour les véhicules électriques”.
Dans le secteur de l’industrie, le rapport souligne l’importance de faire respecter et d’élargir les audits énergétiques, les programmes de gestion de l’énergie et la certification énergétique pour les secteurs énergivores, accompagnés de mécanismes de renforcement des capacités et de financement (notamment le Fonds de transition énergétique), de tester des technologies de décarbonation innovantes et d’accélérer le programme d’autoproduction et de cogénération.
Il importe également, selon le même document, d’étendre l’utilisation de l’énergie solaire photovoltaïque en toiture et du chauffage solaire de l’eau, ainsi que les programmes de remplacement et de rénovation des appareils électroménagers.