Lors de la séance plénière tenue vendredi soir à la Chambre des représentants du peuple pour examiner le projet de budget du ministère de la santé pour l’exercice 2024, des députés se sont interrogés sur les raisons à l’origine du retard accusé dans l’achèvement des travaux de construction de l’Hôpital du Roi Salman ben Abdelaziz à Kairouan.
Certains députés ont demandé des éclaircissements au sujet du plan du ministère de la Santé pour résoudre les problèmes qui entravent le démarrage de ce projet et accélérer sa mise en œuvre afin de permettre aux habitants de la région de Kairouan de bénéficier de services de santé décents et de leur épargner les difficultés de déplacement vers d’autres régions pour se faire soigner.
Ils ont déploré la situation de certains établissements de santé qu’ils ont qualifiée de “catastrophique” dans de nombreuses régions, notamment à Kairouan, du fait de l’absence de matériel, de médecins spécialistes, de personnel paramédical, du manque de médicaments, etc.
Ils ont souligné que le manque de fournitures et d’équipements, l’absence de certains médicaments vitaux, l’encombrement, la longue période d’attente dans les hôpitaux publics et leur surendettement sapent le droit des citoyens à la santé garanti par la Constitution.
Ils ont, également, déploré le faible budget alloué à la mission du ministère de la Santé (5,5 pour cent du budget général de l’Etat pour l’année 2024), soulignant qu’il ne permet pas de garantir l’égalité d’accès aux services de santé entre les différentes régions, d’autant que plus de 70 pour cent du budget du ministère de la Santé est aiguillée vers les salaires.
Ils ont appelé le ministère de la santé à présenter son programme relatif au recrutement de médecins, de personnel paramédical, d’agents et ouvriers en 2024, notamment à la lumière de la grave pénurie de personnel médical et paramédical dans la plupart des hôpitaux publics.
Un député a évoqué la question de la médecine de famille, appelant le ministère de la Santé à ne pas exclure les médecins de famille des programmes de recrutement au titre de 2024 comme ce fut le cas l’année dernière.
Les interventions des députés ont porté, également, sur la valeur des dettes de la pharmacie centrale jusqu’en 2023 et sur la stratégie de l’Etat pour garantir l’accès aux médicaments essentiels et vitaux au cours de 2024.
Ils ont évoqué la pénurie de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur enregistrée dans plusieurs gouvernorats ainsi que l’encombrement des centres de dialyse, appelant le ministre à trouver des solutions urgentes à cette situation.