Il est impératif de mettre en place une banque numérisée de données et d’informations sur les caractéristiques des sols afin de permettre d’améliorer les indicateurs agricoles et de concevoir les cartographies avec plus de précision, tout en les reliant aux cartes de protection des terres agricoles dans les différents gouvernorats, a souligné le secrétaire d’Etat, chargé des ressources hydrauliques, Ridha Gabouj.
Intervenant dans le cadre de la conférence nationale sur le suivi de la santé des sols et des systèmes d’informations dans la gestion durable de l’eau et des sols organisée mercredi à Sousse, sous le thème ” Le sol et l’eau, source de vie”, le secrétaire d’Etat a indiqué que son département a entrepris l’élaboration d’éléments clés appuyant le rôle et la position du sol dans le cadre du Plan national pour la réhabilitation et la conservation des terres agricoles, mettant en exergue le rôle du sol comme un élément important dans l’augmentation de la productivité des terres agricoles et contribuant ainsi au développement agricole en particulier à la lumière des changements climatiques et du stress hydrique.
Il a précisé que la stratégie adoptée a contribué à la consécration de la gestion durable des sols et de l’eau en impliquant tous les intervenants dans le secteur dans la sensibilisation à la vulnérabilité des ressources et le renforcement des bonnes pratiques en vue de protéger les sols et d’améliorer leur productivité.
Depuis 2019, la Tunisie mis en œuvre le projet de protection et de réhabilitation des sols dégradés, “Prosol”, en coopération avec l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Le projet “Prosol” s’inscrit dans le cadre du “Programme mondial pour la protection et la réhabilitation des sols afin d’améliorer la sécurité alimentaire”, lancé dans le cadre de l’initiative privé “Un seul monde sans faim” initié par le ministère de la Coopération économique et du Développement de la République fédérale d’Allemagne.
Le programme est mis en œuvre dans sept pays, dont la Tunisie, et vise à élaborer et à mettre en œuvre un plan national pour la protection durable et la réhabilitation des sols dans les régions du nord et du centre-ouest du pays.
Il intervient dans les gouvernorats du nord-ouest de Béja, Jendouba, Siliana, Le Kef, centre-ouest, Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid.
La conférence est organisée à l’initiative du Ministère de l’Agriculture dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du sol, qui se tient le 5 décembre de chaque année, en présence du gouverneur de Sousse, Nabil Ferjani, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et un nombre de cadres centraux et régionaux.
Les données publiées par les Nations Unies sur son site à l’occasion de la Journée mondiale des sols révèlent que 33 % du sol sont classés comme dégradés, sachant que 95 % de l’alimentation proviennent du sol ajoutant qu’un mètre cube de sol sain peut conserver plus de 250 litres d’eau.
La FAO a fait savoir que les pratiques de gestion des sols et de l’eau malsaines contribuent à l’érosion des sols, sans compter les effets négatifs sur la biodiversité, la fertilité, la qualité et la quantité de l’eau, considérant un sol sain comme un filtre naturel, où il purifie et stocke l’eau.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à son tour, estime que la récupération de quelques centimètres de sol, qui est une ressource limitée, peut prendre jusqu’à 1000 ans pour démontrer le lien étroit entre la sécurité alimentaire, la nutrition future et le besoin de la protection des sols, qui est l’un des éléments clés pour assurer un avenir sans faim.
La FAO a ajouté que l’érosion des sols est principalement causée par des activités humaines non durables, telles que le surpâturage, l’agriculture intensive et la déforestation, qui peuvent doubler le taux d’érosion des sols jusqu’à mille fois.
L’érosion accélérée des sols pourrait également avoir de graves conséquences pour l’ensemble des terres et, si rien n’est fait maintenant, plus de 90 % des sols pourraient être dégradés d’ici 2050, selon la FAO.