“Illustrer la langue arabe en Tunisie dans la dynamique de l’interlangue” est l’intitulé du congrès pluridisciplinaire et international qui se tient du 7 au 9 décembre 2023 à l’initiative de l’Association Forum de Carthage en partenariat avec l’ALECSO, l’Université de Tunis, le Centre d’études et de recherches économiques et sociales (CERES) et le soutien de La Fondation de Tunisie pour le Développement.
Prennent part aux travaux près de 60 intervenants dont des représentants d’organisations internationales (ALECSO, UNESCO, IMA), le Secrétaire Général des Académies scientifiques et linguistiques officielles des pays arabes, des enseignants-chercheurs des universités tunisiennes, algériennes, marocaines, françaises, italiennes et serbes, ainsi que plus de 10 didacticiens de la langue arabe ainsi que des inspecteurs de l’enseignement primaire et secondaire et des doctorants.
Le Congrès a associé de très près les didacticiens et spécialistes de l’ingénierie des programmes de langues dans les enseignements primaire, secondaire et supérieur en vue d’un échange sur les bonnes pratiques, les réussites et les réformes à envisager.
Il est indubitable, révèlent les organisateurs que la place qu’occupe la langue arabe par son classement mondial (la sixième) parmi les langues les plus parlées et son statut de langue officielle dans les instances internationales, ainsi que son rôle dans les domaines de l’information et des affaires, n’est pas compatible avec la situation problématique qui est la sienne dans les pays arabes, pâtissant d’une utilisation réduite dans le domaine administratif, dans la vie économique, culturelle, éducative et dans la recherche scientifique.
De ce fait, le congrès a pour objectifs de proposer des solutions pratiques et réalistes permettant d’améliorer la place de la langue arabe en Tunisie et dans les pays arabes en imaginant des mécanismes nouveaux pour inciter à la lecture en arabe, outre l’utilisation de l’arabe dans le domaines professionnel (rapports, correspondances, annonces, infos, etc.), le rétablissement de l’épreuve orale dans les examens et les concours afin que le jury évalue le degré de maîtrise de la langue et la performance intellectuelle du candidat. Il s’agit également de soutenir l’effort d’enseignement de l’arabe pour les non-natifs afin d’en assurer la diffusion et avoir de nouveaux connaisseurs et adeptes de la civilisation arabe.
Dans le domaine pédagogique, l’ambition est de conforter l’esprit critique à l’endroit de la langue arabe afin d’en pointer les forces et d’en identifier les éléments à réformer au niveau de l’enseignement et des méthodes de recherche et de réfléchir sur l’enseignement de la littérature comparée et de la traduction dans les lycées et les universités de renforcer l’enseignement des questions de civilisation dans l’enseignement supérieur etc.
Sur un autre plan, le colloque sera une occasion pour proposer de nouvelles voies pour redorer le blason de la presse écrite, radiophonique et audio-visuelle qui a perdu sa crédibilité dans la vie culturelle tunisienne alors que d’autres pays arabes ont investi dans ce domaine et ont réalisé des réussites, lit-on dans la note de présentation.
Pendant trois jours, les participants sont invités à proposer des mécanismes nouveaux permettant d’inciter les chercheurs tunisiens à diffuser les résultats de leurs recherches par leur traduction et d’imaginer de nouvelles modalités d’ouverture des chercheurs à l’écosystème économique et culturel national et international.
Comment les Arabes peuvent-ils transformer la langue arabe en langue réellement moderne et vivante, apte à assimiler et à verbaliser toute pensée nouvelle et comment peuvent-ils également l’illustrer par une pensée arabe vivante ayant une dimension humaine ? autant d’interrogations qui seront au coeur du débat lors de ce colloque où plusieurs thématiques sont à l’ordre du jour et requérant le concours de plusieurs disciplines comme la didactique de la langue, de la littérature et de la civilisation, les sciences humaines, sociales et les sciences exactes. Les actes du colloque seront publiés et ses recommandations seront communiquées à l’ALECSO et aux décideurs.