L’Association de Lutte contre l’Economie de Rente (Alert) a mis en garde contre la poursuite de la crise de l’approvisionnement en céréales en Tunisie , au cours de la prochaine période, en raison de problèmes structurels et conjoncturels qui affaiblissent la production et l’approvisionnement.
Et de préciser dans un communiqué publié, récemment, que le choix du gouvernement d’utiliser le blé dur pour produire la farine et approvisionner les boulangeries classées par cette matière, ” n’est pas une solution durable, mais au contraire, cela a aggravera les problèmes “.
ALERT a, également, souligné que la crise céréalière en Tunisie s’aggrave davantage en raison du manque de transparence et de communication de l’autorité politique qui n’a pas clarifié la situation financière et logistique du secteur, ajoutant que les quantités importées témoignent de ” la fragilité de la chaîne d’approvisionnement “.
L’organisation a expliqué que le prix d’1 tonne de blé dur est plus élevée qu’1 tonne de blé tendre ce qui augmente le coût de la subvention assurée par le gouvernement et réduit l’offre de semoule,dont le marché a besoin.
Pour ALERT, cette perturbation se répercute sur le comportement du consommateur provoquant la perte de la confiance dans la chaîne de l’importation tout en augmentant leur demande sur les produits (pain et farine subventionnée).
Le Directeur des relations internationales de l’Association française ” Interceréales France “, a indiqué dans des déclarations accordées en novembre 2023, que la France a assuré l’approvisionnement de la Tunisie, à hauteur de près de 35% de ses besoins en blé tendre et de 50% en orge, au cours de la saison 2023-2024.
Il a relevé dans son intervention, lors des rencontres franco-tunisiennes des céréales 2023, tenues à Tunis que la Tunisie demeure un importateur structurel. il a ajouté que le pays doit acheter au cours de cette saison auprès du marché international 1,1 million de tonnes en blé tendre et 1,1 million de tonnes en blé dur, 0,8 million de tonnes en orge et 0,85 million de tonnes de maïs. Le total de ces quantités représente les besoins du pays en céréales.
Le 19 juillet 2023, un accord de prêt de 87,1 millions de dollars a été signé entre le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et la Tunisie. Le financement du Groupe de la Banque va permettre au gouvernement de mettre en œuvre le Projet d’appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière en Tunisie (PADIDFIC).
Le projet vise à améliorer la production et la productivité céréalière, à réhabiliter et moderniser les capacités de stockage des céréales. Il ambitionne en outre de soutenir le transport céréalier par voie ferrée, à sécuriser l’approvisionnement céréalier et renforcer les capacités des acteurs, en vue de consolider la résilience face aux chocs extérieurs et aux changements climatiques.