Protéger l’économie nationale et préserver les ressources de l’État, tel est l’essentiel de la mission des Douanes. Cependant l’économie souterraine prend du champ et résiste.
L’économie souterraine est le thème de la séance finale des travaux des JES 2023. Il faut reconnaitre que l’endiguement de l’économie souterraine relève, principalement, des compétences de la Douane.
L’économie souterraine et ses trois compartiments
L’économie souterraine est d’une certaine façon, une économie ‘’gigogne’’. Elle renferme trois compartiments. Il y a d’abord la contrebande. Et là on est dans l’illégalité. En second viens l’économie grise laquelle opère sans facture et sans déclaration. Et là on est dans la fraude. Et tout au bout on trouve l’économie de rue et là on est dans le défi et le déni.
Un sujet hautement inflammable
Ce panel a été dans la transgression car son thème a transcendé l’informel pour aller vers l’illégal. Cette transition du soft vers le hard a suscité un débat très animé, mais franc et authentique. L’assistance a dit ce qu’elle a sur le cœur. Et les représentants de la douane on fait face en toute responsabilité et en toute sincérité.
En un mot les échanges signifient que malgré la bonne volonté des services de la Douane l’économie ‘’réfractaire’’ continue de sévir sur terrain. A ce panel, le corps de la Douane Tunisienne était représenté, par le Colonel Major, Abdelhakim Abidi, DG de l’école nationale des Douanes, ainsi que par le Colonel Major Chokri Jabri, porte parole de la DG des Douanes, de même que par le Colonel Hatem Chabchoub, Chef de la Cellule de lutte contre la fraude commerciale.
Ils ont exposé dans le détail toute la stratégie de digitalisation des procédures de déclaration et de la mise en ligne des procédures de paiement. Le planning d’ up grading des prestations de la douane est très avancé et en 2025 au plus tard il serait totalement opérationnel. On aurait une configuration up to date avec des prestations à distance grâce au logiciel Sinda 2.
L’action douanière en pratique et en chiffres
La douane se déploie aux frontières en première ligne. Elle empêche les importations et les exportations frauduleuses et illégales. Et en deuxième ligne elle s’emploie à saisir les produits qui seraient introduits à son insu.
Elle réprime les contrevenants, ainsi à la fin novembre 2023 13.800 PV correspondant à une valeur totale de 460 Millions de TND, ont été dressés. Cependant ce n’est assez dissuasif car les contrevenants récidivent. D’autre part les services de la Douane ont accompli a eu 17.000 interventions de saisie sur terrain et 28.800 rondes d’inspection sur routes. Le ‘’trafic’’ de marchandises comprend du prêt-à-porter, des cigarettes, de l’alcool, de l’électronique, des médicaments, des objets en or et enfin des drogues en tous genres.
Les points de discorde
Malgré le déploiement douanier le commerce parallèle à pignon sur rue et les marchandises rentrées illégalement finissent sur les étals dans tout le territoire. Ce défaut de vigilance a été pointé du doigt par l’assistance. Cette dernière rapporte des ‘’propos de café’’ qui propagent l’idée de l’existence de circuits de circulation que les contrebandiers empruntent en toute sécurité, ce que contestent les responsables douaniers. C’est tout à leur honneur de ne pas refuser le combat et ont répondu à la contradiction. Ils affirment mener une guerre totale contre la contrebande.
Cependant il reconnaissent faire face à une forte résistance des contrebandiers qui sont parfois soutenus par les citoyens de certaines régions réputées pour être ‘’chaudes’’. Il arrive que les agents de la douane subissent même des pertes humaines lors d’affrontements avec les contrebandiers.
L’assistance revient à la charge et appelant à ne pas tolérer l’existence de zones de non-droit, sur le territoire de la république. Le président de l’IACE avait même appelé dans son speech d’ouverture des travaux des JES à un état plus fort et un état plus juste. C’est-à-dire un état qui préserve ses rentrées et qui protège les opérateurs du secteur organisé.
Revenant à l’assaut certains participants ont appelé à saisir les marchandises introduites illégalement et vendues publiquement tel l’essence vendue au grand jour. Les responsables de la douane laissent entendre que cela dépasserait leurs prérogatives. Ce serait donc une affaire avant tout de volonté politique.