La préparation olympique pour les Jeux de Paris-2024 et l’avenir des sportifs après la fin de leur carrière sportive ont été les principaux thèmes du Forum National des athlètes, organisé jeudi et vendredi par le Comité National Olympique Tunisien (CNOT), avec la participation de plusieurs athlètes et dirigeants sportifs.
Mehrez Boussayène, président du CNOT et membre du Comité International Olympique (CIO), a souligné, à l’ouverture de ce forum, que l’idée d’organiser cette manifestation provenait d’une vision prospective basée sur une évaluation scientifique de la situation du sport et des athlètes en Tunisie, et qui a été traduite en un plan stratégique visant à réunir les conditions d’excellence sportive, à diffuser la culture et les valeurs olympiques, à consacrer les règles de gouvernance au sein des structures sportives et à assurer le rayonnement à l’intérieur et l’extérieur du pays.
Il a indiqué que le Comité National Olympique qui attache une grande importance aux athlètes d’élite, est parvenu, sur la base d’études scientifiques et de concertations avec tous ses partenaires, à la mise en place d’une structure spéciale appelée “Olympic team” composée de 4 préparateurs mentaux et de 3 préparateurs physiques pour accompagner les athlètes d’élite, en coordination avec les fédérations sportives ciblées. Il a précisé que cette équipe a été renforcée par des nutritionnistes, compte tenu de l’importance du suivi nutritionnel des sportifs et ses répercussions positives sur la performance.
Boussayène a, par ailleurs, exhorté les acteurs dans le domaine sportif à profiter des programmes de la Solidarité Olympique pour préparer les athlètes engagés dans les Jeux Olympiques d’été ou les Jeux Olympiques de la Jeunesse, soulignant que le CNOT met à la disposition des fédérations sportives un budget qui est déterminé en fonction des demandes et des programmes destinés à la super élite.
Le président du CNOT a précisé dans ce contexte, que le processus d’accréditation pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 a débuté la semaine dernière et se poursuivra jusqu’en mars prochain, soulignant que le processus est complexe et nécessite une coordination continue avec le comité d’organisation des Jeux et le CIO.
Il a indiqué que le plan du Comité National Olympique dans le domaine de la préparation olympique et ses étapes de mise en œuvre seront soumis après les Jeux de Paris 2024 à une évaluation minutieuse pour relever les points forts et corriger les points faibles en prévision des Jeux de Los Angeles 2028 et Brisbane 2032, en passant par les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026, et ce dans le cadre du plan stratégique 2032.
Boussayène s’est, par ailleurs, félicité de la qualification d’un certain nombre d’athlètes pour les prochains JO de Paris, ainsi que de la qualification historique du jeune trio composé de Jonathan Lourimi, Beya Mokrani et Sophie Ghorbal aux Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de Gangwon 2024, un pari, a-t-il dit, relevé par le Comité National Olympique Tunisien, qui a cru en ces jeunes et mis à leur disposition tous les moyens pour réussir.
Concernant l’avenir des athlètes après la fin de leur carrière sportive, Boussayène a souligné qu’un grand nombre d’athlètes se sont retrouvés dans une situation critique après la fin de leur carrière, et ce après leurs efforts et sacrifices consentis pour hisser le drapeau national.
Il a affirmé que le CIO a accordé une grande importance à la réhabilitation des champions et à leur préparation à une vie sociale digne après leur retraite sportive, prévoyant à cet effet des programmes d’accompagnement à la fin de leur carrière sportive, que ce soit à travers des formations complémentaires dans de nombreux domaines ou en les aidant dans leurs projets de reconversion, ajoutant que cette question a été inscrite au sein du plan stratégique du CNOT afin de consacrer les valeurs de reconnaissance.
Boussayène a affirmé que le Comité National Olympique a planifié une réunion au début de 2024 avec les directeurs techniques des fédérations sportives pour examiner les programmes proposés par la Direction de la Solidarité Olympique aux athlètes, notant qu’il existe de nombreuses opportunités offertes aux athlètes qui leur permettront de devenir entraîneurs après avoir reçu une formation adaptée, et d’intégrer directement le marché du travail notamment dans des entreprises d’équipements sportifs, ou de se lancer dans des initiatives privées.
Au cours des débats, la rameuse Khadija Kerimi, qualifiée pour la troisième fois consécutive pour les Jeux olympiques, a regretté la marginalisation et le manque d’encouragement aux athlètes d’élite dans les sports individuels citant les mauvaises conditions d’hébergement et les subventions qui ne sont pas compatibles avec les contrats-objectifs, et soulignant à cet égard que “l’athlète a besoin de ressources pour préserver sa dignité, d’autant plus qu’il a des responsabilités envers lui-même et envers sa famille”.
De son côté, l’ancienne championne du monde et olympique Habiba Ghribi a critiqué le système de soutien aux athlètes des sports individuels, rappelant que pendant la période de son activité sportive et de sa participation continentale et internationale, elle s’est engagée malgré le manque de moyens à continuer à défendre les couleurs nationales, réussissant à monter sur le podium aux Mondiaux de Daegu en 2011 et aux Jeux olympiques de Londres en 2012.