A l’occasion de la “Journée internationale de la langue arabe 2023 ayant pour Thème ” L’arabe – La Langue de la Poésie et des Arts “, l’Institut français de Tunisie (IFT) célèbre la langue arabe dans tous ses états du 18 au 23 décembre à Tunis, Sousse et Sfax, avec une programmation variée: visites guidées, “dardacha” (discussions libres) , ateliers, projections de films, hommages, débats, lectures, jeu, animations pour enfants…
La semaine célébrant la langue arabe qui inspire la créativité à travers la poésie et l’art depuis des siècles, et qui coïncide avec les vacances scolaires sera une occasion pour découvrir le patrimoine arabe et islamique des médinas de Tunis et de Sfax, de s’initier à la calligraphie arabe, jouer en famille ou entre amis avec “Harissa”, le premier jeu 100 % tunisien de culture générale, découvrir les collections bilingues français-arabe en littérature jeunesse et les traductions en arabe d’une sélection d’autrices et d’auteurs. Le programme permettra également d’écouter “hkeyet Am Taher” (les histoires de l’oncle Taher), de suivre les aventures de Kenza, Lahlouha et Sami pour percer le secret de “La bague de Didon”, film de Mohamed Khalil Bahri, de participer aux “dardachet” (murmures) entre apprenants des langues arabe, française et toute autre langue et d’assister à la lecture performance bilingue arabe-français “Stabat Mater Furiosa”, pièce de Jean-Pierre Siméon.
C’est aussi l’occasion de rendre hommage à André Miquel, traducteur des Mille et Une Nuits, décédé en décembre dernier, à travers la projection du film inédit de Mohamed Nacer Khemir, “Pourquoi les 1001 Nuits”.
Le coup d’envoi à l’Institut français de Sousse le lundi 18 décembre 2023 à 18h00 sera avec une lecture-performance bilingue arabe-français de la pièce Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon Deux comédiennes et une plasticienne. Le texte sera lu dans son intégralité avec une adaptation bilingue. Une création picturale sera proposée en direct et en dialogue avec les comédiennes pour renforcer la dimension poétique du texte. Ecrit en 1997 au Liban, le Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon est un réquisitoire contre l’homme de guerre. Dans ce long poème, une femme déclame sa douleur, sa haine de la guerre et des tortures qu’elle a pu vivre. Peu importe où cela se passe, il s’agit là de dénoncer les atrocités de la guerre et de la violence. Une poésie de la rage qui propose de réinventer l’histoire.
L’Institut français de Sfax accueille mardi 19 décembre à 10h00 un atelier d’initiation à la calligraphie arabe et programme le mercredi 20 décembre à 10h00 une visite de la ville arabe de Sfax : découverte des différentes inscriptions calligraphiques en langue arabe (poésie, versets coraniques, etc.) dans des lieux publics, historiques et de culte de la médina de Sfax avec Ridha Kallel, historien et spécialiste en patrimoine et sciences muséographiques, auteur de plusieurs ouvrages sur la ville de Sfax.
Pour l’IFT à Tunis, le démarrage sera avec une visite guidée gratuite autour de l’architecture arabo-musulmane de la Médina de Tunis “creuset de la civilisation arabo-musulmane ” avec l’historien Adnen El Ghali.
Cette année de commémoration de la langue arabe qui, lit-on sur le site de ‘Unesco, a été depuis longtemps saluée pour sa contribution à la poésie et aux arts, coïncide avec le 50e anniversaire de la proclamation de l’arabe en tant que l’une des six langues officielles de l’ONU. Afin de rendre hommage à l’éclat poétique et artistique de la langue arabe, l’UNESCO réunira chercheurs, universitaires, jeunes et responsables d’institutions internationales. L’édition 2023 de la Journée mondiale de la langue arabe souligne l’importance cruciale de la langue pour favoriser un dialogue constructif, former les perceptions et promouvoir la compréhension, notamment dans le contexte mondial actuel marqué d’incertitudes et de turbulences. Cet événement constituera, selon l’Unesco, un forum substantiel permettant d’explorer en profondeur l’influence de la langue arabe sur la construction des connaissances, les évolutions sociales à travers la poésie, ainsi que son impact sur les arts, le tout dans un souci de promotion de la diversité culturelle et du dialogue interculturel.