La Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) qui fait l’objet d’une mauvaise perception auprès de l’écrasante majorité des tunisiens, en raison, entre autres, de la non transparence des factures, a préparé une mauvaise nouvelle pour les usagers pour 2024.
Vers l’augmentations de la tarification d’électricité en 2024
On l’aura deviné, il s’agit d’une augmentation des factures d’électricité. Selon la STEG, cette majoration était, en fait, programmée pour 2023. La loi de finances de cet exercice a prévu une augmentation des prix à la consommation de l’électricité et du gaz, mais elle n’a pas été mise en application, car l’ajustement des prix est du ressort de l’autorité de tutelle et de la présidence du gouvernement.
Conséquence : cette augmentation est toujours programmée. Seulement, la STEG n’a pas encore reçu l’autorisation pour l’appliquer.
Pour mémoire, depuis 2019, la STEG a procédé, l’espace de cinq ans à deux augmentations. Le dernier relèvement du prix de l’électricité remonte au 1er mai 2022. Il y a eu une augmentation du prix de l’électricité en 2019. Les années 2020 et 2021 n’ont pas connu d’augmentation, mais…
Des promesses pour préparer les abonnés
Pour préparer l’opinion publique à cette éventuelle désagréable majorations des tarifs, la STEG a annoncé trois mesures qu’on peut qualifier en théorie de positives.
Néanmoins, à les décrypter de près, elles n’ont rien de positif. Et pour cause. L’entreprise publique n’a pas jugé utile de préciser la date de leur entrée en application.
La première mesure porte sur la formule de la facture approximative qui sera supprimée dans les années à venir -bien dans les années à venir-. Aucune précision n’a été donnée sur ce sujet.
La deuxième concerne la digitalisation de la STEG avec l’installation promise, depuis une dizaine d’années -bien depuis une dizaine d’années-, de compteurs intelligents (Smart Grids) qui vont permettre des relevés à distance.
Lorsqu’on sait que les Smart Grids permettront de se passer définitivement de la facture approximative, sujet de plaintes et de critiques, il n’est pas étonnant de voir la STEG traîner encore la patte avant d’installer ces compteurs intelligents.
La dernière mesure a trait aux soi-disant progrès enregistrés par la STEG en matière de rééchelonnement des impayés, estimés à 3000 millions de dinars (3 milliards de dinars) dont la moitié concerne les abonnés du secteur résidentiel.
D’après la chargée des services en ligne à la STEG, Hend Nayfer, plus de 30 mille abonnés ont bénéficié de la procédure du rééchelonnement du paiement des factures , suite à la campagne lancée à ce sujet.
Toutefois, la responsable, qui s’exprimait, le 12 décembre, sur les ondes de Radio Mosaïque FM, n’a pas précisé ni le montant récupéré ni la qualité professionnelle des abonnés. Nous évoluons toujours dans le monde du flou et de l’imprécision.
La procédure de rééchelonnement est disponible jusqu’à fin décembre 2023. Pour en profiter, le client est tenu de payer 30% de la somme, quitte à payer le reliquat sur six mois.
Cette même procédure gagnerait à être poursuivie au-delà de fin 2023, dans la mesure où il s’agit de récupérer de l’argent et de l’utiliser pour équilibrer un tant soit peu les finances de cette entreprise publique déficitaire.
Cela pour dire, que la STEG a encore besoin de beaucoup de chemin à parcourir pour gagner la confiance de ses abonnés. Sa crédibilité sera mise à rude épreuve avec la transition énergétique qui a trop tardé et au passage aux énergies propres.