“Cinéphilies au Maghreb” est un nouveau cycle de projections-débats 2023-2024 proposé par l’Institut de recherche sur le Maghreb Contemporain (IRMC), la Cinémathèque tunisienne et le Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI). La première session intitulée “Cinéphilies et institutions” se tiendra les 21 et 22 décembre 2023 à la Cinémathèque tunisienne (Salle Tahar Cheriaa, Cité de la culture Chedly Klibi).
Autour de la diffusion de la culture cinéphilique en Tunisie, en Algérie et au Maroc, ce cycle consiste à suivre les formes, les étapes, les acteurs, les supports, les espaces et les lieux qui ont permis de faire circuler la passion du cinéma et sa connaissance entre les publics maghrébins, contribuant à populariser un goût pour cet art et son impact.
Ce projet est conçu autour d’une série de projections-débats destinées à retracer les jalons d’une cinéphilie maghrébine en mobilisant acteurs et témoins, archives et films, ouvrages et revues pour comprendre les cheminements d’une histoire culturelle, peu explorée dans ses cadres matériels, sa (dis)continuité et ses connexions.
Les cinéphiles maghrébins, lit-on dans une note de présentation, composent une catégorie mal identifiée nourrie par des influences diverses, qui lit et/ou écrit des articles, participe à des clubs, fréquente des festivals et participe à la créativité cinématographique à travers une activité critique, diffuse et évolutive. Des cinéastes maghrébins sont issus de cette mouvance discrète, travaillant selon les conditions de production locales et construisant des réseaux de coopération plus ou moins visibles.
Les transformations technologiques comme les évolutions politiques, sociales et économiques traversées par le Maghreb ont empreint les milieux cinéphiliques de particularités dont il serait intéressant de dégager, les témoignages, les recoupements, les ressemblances comme les différences. Un mouvement de curiosité pointe parmi les amateurs, des associations se créent et des initiatives de mise en valeur des patrimoines cinématographiques prennent forme. Cela promet, selon cette même source, de donner à ce cycle le temps et les moyens de déterrer les traces de cette médiation et d’approfondir des aspects de l’histoire culturelle maghrébine, notamment l’état des copies, le devenir des collections de films, l’esprit des programmations tout en identifiant les voies et les voix de la critique cinématographique, depuis les indépendances jusqu’à nos jours.
Quatre rencontres auront lieu entre décembre 2023 et juin 2024 : “Cinéphilies et institutions”, ” Acteurs et actrices de la cinéphilie”, “Ecrans et vecteurs de la cinéphilie” et “Traces de la cinéphilie”.
Pour ce premier cycle “Cinéphilies et institutions”, le programme de la première journée sera marqué par la projection du film “La Noire de…” (1966) du réalisateur sénégalais Ousmane Sembène et d’une table ronde ” Des femmes, des hommes et des institutions” avec Annie Ben Chédli, Hatem Ben Milad, Lilia Ben Youssef et Khémaïs Khayati.
Les cinéphiles auront rendez-vous le vendredi 22 décembre avec deux projections-débats du film marocain “De quelques événements sans significations” (1974) de Mustapha Derkaoui et du film tunisien “Khlifa Lagraa” (1969) de Hamouda Ben Halima avant de clôturer avec une table ronde ” Comment faire l’histoire de la cinéphilie au Maghreb ? “.