En Tunisie, la croissance économique devrait ralentir, passant de 1,5% en 2023, à 1,8% en 2024, selon les prévisions du rapport sur ” la situation et les perspectives de l’économie mondiale 2024″, publié, jeudi, par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies.
L’inflation devrait également reculer de 9,4% en 2023 à 8,9% en 2024, indique, encore, le rapport.
En Afrique, la croissance économique devrait rester “modeste”, sous l’effet du ralentissement de l’économie mondiale, du resserrement des conditions monétaires et budgétaires et de l’aggravation de la situation en matière de viabilité de la dette, pour atteindre 3,5 % en 2024, soit une légère amélioration par rapport aux 3,3% enregistrés en 2023.
Selon l’ONU, l’instabilité géopolitique continuera à avoir un impact négatif sur plusieurs sous-régions d’Afrique, notamment le Sahel et l’Afrique du Nord.
Par ailleurs, de nombreuses économies africaines ont été confrontées à d’importantes pressions inflationnistes en 2023, en grande partie à cause des prix élevés des carburants et des denrées alimentaires. Plusieurs monnaies africaines, à l’exception du franc CFA ancré institutionnellement, ont subi de pressions à la dépréciation en raison de la faiblesse des recettes d’exportation et de l’insuffisance des flux de financement extérieur. Malgré ces défis, l’économie du continent devrait croître de 4,2% en 2025.
Le poids élevé de la dette limiteront la marge de manoeuvre pour l’investissement en Afrique
S’agissant de la dette, l’ONU a estimé que son poids “élevé et les coûts d’emprunt “exorbitants” limiteront la marge de manœuvre pour l’investissement et la croissance dans la région. L’accès au financement du développement et son coût élevé restent un “défi de taille”, le surendettement empêchant de nombreux pays africains de bénéficier des fonds à des taux abordables sur les marchés internationaux des capitaux.
Les estimations montrant que les coûts d’emprunt des pays africains sont environ quatre fois plus élevés que ceux des pays développés.
D’après les Nations Unies, la faiblesse des performances commerciales, les effets du changement climatique et l’instabilité géopolitique assombrissent les perspectives dans la région. Ainsi, la faiblesse globale des performances commerciales a également pesé sur la croissance africaine, en raison de la faiblesse de la demande des principaux marchés d’exportation et de la stabilisation des prix des produits de base.
L’accord de libre-échange continental africain (AfcFTA) est toujours en cours de déploiement et son impact doit encore se matérialiser. Pour ce qui est des effets du changement climatique, ils continueront de faire peser des risques importants sur l’économie africaine. Le continent perd son potentiel économique en raison de l’augmentation de la fréquence et de l’impact des événements climatiques et des catastrophes naturelles.
Bien que plusieurs pays soient devenus de plus en plus actifs en matière d’investissement dans la transition verte, les flux de financement climatique vers l’Afrique sont loin de répondre à ses besoins – le déficit de financement annuel est estimé à environ 120 milliards de dollars, et le continent ne reçoit que 2 % des flux de financement mondiaux pour l’énergie propre, indique le rapport.
D’après la même source, le Fonds pour les pertes et dommages, officiellement adopté lors du sommet sur le climat de la COP28, devrait permettre de combler certaines lacunes en matière de financement de la lutte contre le changement climatique en Afrique.