“La Révolution astronomique: Copernic, Kepler, Borelli” du philosophe et historien des Sciences franco-russe Alexandre Koyré (1892-1964) a été traduit du français vers l’arabe par le Tunisien Youssef Ben Othman, a annoncé l’Institut de traduction de Tunis. La version française de ce livre de 525 pages a été éditée pour la première fois en 1961, chez Hermann.
Youssef Ben Othman est professeur de philosophie et les sciences modernes à la Faculté d’El Manar à Tunis. Il est traducteur à l’Institut de traduction de Tunis et ex vice-président puis président de l’Université de Tunis El Manar (2014-2020). Son domaine de recherche est autour de l’Histoire de la philosophie et des sciences modernes ; épistémologie et didactique des sciences.
Le traducteur est auteur de plusieurs ouvrages en langue française sur la pensée critique et harmonique de Descartes et le rationalisme cartésien et ses interprétations contemporaines. Avant “La Révolution astronomique : Copernic, Kepler, Borelli”, il a déjà traduit trois autres oeuvres majeures d’Alexandre Koyré : “Etudes galiléennes” (2008), “Etudes newtoniennes” (2015) et “Du monde clos à l’Univers infini” (2017). Ce dernier paru en 1957 est le livre le plus célèbre d’Alexandre Koyré.
“Etudes galiléennes est paru en 1939 chez Hermann en trois volumes (“A l’aube de la Science Classique”, “La loi de la chute des corps, Descartes et Galilée” et “Galilée et la loi d’inertie”). Les “Etudes newtoniennes” est un livre qui a été publié en 1965 en anglais (Newtonian Studies), soit une année après la mort de l’auteur en 1964. La version française a été publiée en 1968.
Alexandre Koyré est un Français d’origine russe. Il est né le 29 août 1892 en Russie et décédé le 28 avril 1964 à Paris. L’Institut de traduction de Tunis présente Koyré comme étant “l’un des scientifiques les plus célèbres de l’épistémologie historique, qui a eu un impact profond sur la naissance de la spécialité de l’histoire des sciences et de sa philosophie au XXe siècle. Il est l’historien de la révolution scientifique moderne qui est un événement scientifique des XVIe et XVIIe siècles, et théoricien de la révolution des sciences qui est devenue avec lui un paradigme épistémologique dans l’écriture de l’histoire des sciences.”
Selon un résumé de l’éditeur français d’Alexandre Koyré, “quelques années après avoir présenté, dans Du monde clos à l’univers infini, les thèmes cosmologiques liés à la révolution astronomique des XVIe et XVIIe siècles, Alexandre Koyré entreprend dans son ouvrage “La Révolution astromonique” de dépeindre de façon précise et minutieuse cette révolution elle-même, ” c’est-à-dire l’histoire de l’évolution et de la transformation des concepts clés à l’aide desquels l’astronomie essaie d’ordonner ou de “sauver” les phénomènes – salvare phenomena – en substituant au chaos des apparences sensibles une réalité intelligible qui la sous-tend et qui l’explique “.
Selon les propres termes de l’auteur, ” la révolution astronomique s’accomplit en trois étapes, liées, chacune, à l’œuvre d’un homme. Avec Copernic, qui arrête le soleil et lance la terre dans les cieux, l’héliocentrisme se substitue au géocentrisme. Avec Kepler, la dynamique céleste – hélas, aristotélicienne – remplace la cinématique des cercles et des sphères de Copernic et des Anciens. De ce fait, même la hantise de la circularité se trouve partiellement – dans un monde clos elle ne peut l’être entièrement – surmontée et l’”astronomie elliptique” fait son entrée triomphale dans le monde. Enfin, avec Borelli, dans un monde désormais ouvert et régi par la dynamique, s’achève l’unification de la physique céleste et de la physique terrestre qui se traduit par la déroute du cercle au profit de la droite infinie. ”
L’éditeur de Koyré présente “un ouvrage magistral sur une période clé de l’histoire des sciences”.