“Adopté en 2019 en France en vertu de la loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), le modèle des sociétés à mission est un modèle économique innovant qui garantit la bonne gouvernance et la transparence au sein d’une entreprise “, a souligné, vendredi, Raja Touil, directrice générale à la Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Française (CCITF).
” Les entreprises tunisiennes ont grand intérêt à adopter ce nouveau modèle qui est très sollicité par les bailleurs de fonds et les institutions financières “, a-t-elle indiqué, dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une journée de réflexion organisée à Tunis par la CCITF sur les Sociétés à mission.
En effet, la loi PACTE définit la société à mission comme étant une entreprise qui affirme publiquement sa raison d’être, ainsi qu’un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux qu’elle se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité.
” L’inscription des missions sociales et environnementales dans le statut juridique de l’entreprise garantit sa bonne gouvernance puisqu’elle sera auditée pour ces missions “, a précisé Raja Touil.
S’exprimant à cette occasion, Khelil Chaibi, président de la CCITF a indiqué que cette journée de réflexion s’inscrit dans le cadre des activités prospectives de la CCITF qui compte organiser plusieurs journées de réflexion en 2024-2025 sur l’entreprise tunisienne de demain.
Des acteurs socio-économiques et académiques participeront à ces journées qui seront couronnées par la rédaction d’un ” livre Blanc “, sur l’entreprise tunisienne.
” Ce livre Blanc regroupera tous les modèles économiques innovants entrepris par les pays développés et aura comme objectif de tracer les futures politiques publiques au niveau économique “, a-t-il dit.
A la suite de ces journées de réflexion la chambre sélectionnera un échantillon d’entreprises pour les financer et les accompagner dans des projets de transformation. Ces projets de transformation se feront selon une approche collaborative avec l’université tunisienne.
Le président de la CCITF a, en outre, signalé que l’objectif de cette première journée est de discuter de la question de la responsabilité sociale et de la gouvernance de l’entreprise tunisienne.
” Cette journée vise à explorer ces questions avec comme objectif de se diriger vers un modèle économique plus responsable, tout en restant en adéquation avec le contexte socioculturel du pays ainsi que de son histoire économique et politique “, a-t-il dit.
Et d’ajouter : ” Nous nous engageons à examiner et à débattre des stratégies vitales pour la prospérité et la création de valeur des entreprises en Tunisie, dans un monde en constante mutation ”
Pour sa part, Manuel Bufala, chargé d’affaires à l’ambassade de France en Tunisie a souligné qu’il est essentiel que le le monde de l’entreprise puisse émettre des propositions auprès des autorités chargées d’élaborer les politiques et les réformes économiques
” La France est le premier partenaire économique de la Tunisie en termes d’échanges commerciaux et d’investissement et il est important de renforcer les échanges croisés de bonnes pratiques “, a-t-il estimé.
Selon le diplomate français, plusieurs facteurs font de la Tunisie une destination de choix pour les entreprises françaises comme le capital humain hautement qualifié et compétitif, la proximité culturelle grâce à la francophonie et la situation géographique stratégique étant donné que la Tunisie constitue un carrefour entre les marchés européens, maghrébins et subsahariens
” Les entreprises françaises ont largement investi le tissu économique tunisien et s’y projettent pour les années à venir “, a-t-il indiqué.
S’agissant des sociétés à mission, Bufala a fait savoir que plus de 1000 entreprises françaises ont choisi ce modèle signalant que ce nombre double chaque année.