La valorisation des boues d’épuration traitées en agriculture se développe progressivement dans le gouvernorat de Manouba, un procédé appliqué dans la région sur une superficie de 340 hectares, dont 190 ha consacrés aux arbres fruitiers.
La cheffe de département de la production végétale au Commissariat Régional au Développement Agricole (CRDA), Hafiza Chebbi a indiqué, dans une déclaration à l’Agence TAP, que cette technique dont l’usage a été amorcée depuis l’année 2007 en Tunisie, pourrait se présenter comme un substitut aux engrais organiques.
“Cette technique consiste à récolter la boue dans les bassins de décantation des stations d’épuration pour l’épandre sur le sol quelque temps avant le processus de semis”, a-t-elle expliqué, notant que le procédé est actuellement appliqué dans le gouvernorat de Manouba par 3 stations d’épuration actives à Mornaguia, Tebourba et Jedaida.
Après traitement et séchage des sédiments solides, le CRDA procède aux analyses nécessaires de cette matière en vue de vérifier sa conformité au cahier des charges et aux conditions applicables à son usage comme engrais dans le domaine agricole, conformément à l’arrêté ministériel du 29 décembre 2006.
Dans ce contexte, le chef de la station d’épuration de Mornaguia, Ibrahim Louati a souligné à l’Agence TAP, que la production de boues à usage agricole s’élève dans la saltation à un volume variant entre 14 et 17 tonnes par mois pour 5400 mille m3 d’eaux traitées/jour.
Il a ajouté que la capacité de production des stations d’épuration de Tebourba et Jedaida, s’élève à 100 tonnes/mois pour chacune des deux stations.
Les services du CRDA à Manouba nourrissent l’espoir de voir s’accroître l’usage de ce procédé parmi les agriculteurs de la région qui déplorent la rigueur des procédures consignées dans le cahier des charges qui se dressent comme obstacle barrant la voie à sa généralisation.
A cet égard, le président de l’Union locale des agriculteurs de Mornaguia, Mohamed Ali Aouni, un agriculteur qui a obtenu l’une autorisation pour l’adoption de cette technique, a affirmé tous les bienfaits de cette substance et son impact positif sur le sol et la production agricole, tout en désapprouvant la série de formalités relatives à son adoption.
Selon le cahier des charges qui régit le procédé, l’agriculteur devrait prendre en charge les frais d’analyse du sol de sa terre, à des tarifs que les agriculteurs considèrent onéreux.
Dans ce cadre, le CRDA de la Manouba ambitionne d’entrevoir des solutions visant à encourager les agriculteurs à adopter ce procédé agricole, ce qui contribuera à réduire les besoins en engrais chimiques dans le secteur agricole.