L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lors d’une plénière tenue mardi, un contrat de financement conclu entre la Tunisie et la Banque Européenne d’investissement (BEI) d’un montant de 40 millions d’Euros, sur la contribution au financement du “Programme de modernisation des établissements scolaires (PMES) 2” avec 128 voix pour, 7 abstensions et une voix contre.
Le programme “PMES 2” permettra la création de 80 nouvelles écoles primaires et l’aménagement et la réhabilitation des écoles primaires prioritaires, l’acquisition d’équipements informatiques et de bus scolaires.
Lors du débat, les députés ont évoqué plusieurs questions dont la dégradation de l’infrastructure d’un nombre d’écoles, et l’absence des équipements nécessaires surtout dans les zones démunies dont les moyens de transport scolaires, l’eau potable et les équipements de santé.
Ils ont également indiqué que ces conditions ont impacté d’une manière négative le rendement de l’enseignement public et aggravé le phénomène de décrochage scolaire.
Les députés ont aussi appelé à l’accélération du rythme de réalisation des projets bloqués, rappelant que l’avancement des projets du programme PMES 1, qui a démarré en 2014, n’a pas dépassé 70%.
Ils se sont interrogés sur les critères adoptées dans le choix des délégations et régions bénéficiaires du Programme de moderisation des établissements scolaires et évoquer l’encombrement dans les classes appelant à cet effet à la nécessité d’améliorer la qualité de la vie scolaire.
Ils ont, par ailleurs, évoqué la question de l’emploi précaire, appelant le ministère de tutelle à l’impératif de respecter ses engagements et les accords conclus afin de régulariser la situation des enseignants suppléants.
Répondant aux interrogations des députés, le ministre de l’éducation, Mohamed Ali Boughdiri, a indiqué que le département oeuvrera à régulariser la situation des enseignants suppléants dans l’enseignement primaire et secondaire, rappelant l’augmentation de leur salaires de 750 dinars à 1250 dinars actuellement et à 1500 dinars en septembre 2024 dans le but de régulariser leurs situations.
En ce qui concerne le contrat de financement conclu le 10 juillet 2023 entre la Tunisie et la Banque Européenne, le ministre de l’éducation a indiqué que le crédit est caractérisé par une facilité de paiement s’étalant sur une durée de 24 ans avec une période de grâce de sept ans.
Il a souligné que le prêt contribuera à fournir une infrastructure éducative moderne à tous les élèves tunisiens dans les différentes régions, en offrant un cadre motivant et attractif dans les écoles primaires des différentes régions.
Il a expliqué que ce prêt constitue une prolongation du Programme de modernisation des établissements scolaires 1, financé en 2014 pour une valeur de 70 millions d’euros, précisant que le ministère travaillera selon une stratégie basée sur l’équité en fixant des normes objectives pour permettre au programme de cibler en particulier les régions de l’intérieur.
Le coût total du programme de modernisation des établissements scolaires PMES 2 est estimé à environ 80 millions d’euros, dont 40 millions d’euros sont financés dans le cadre du prêt de la Banque européenne d’investissement, 25 millions d’euros sous forme de don de l’Union européenne et 15 millions d’euros financés par l’Etat tunisien.
Le PMES 1 a permis la création de 59 établissements d’enseignement répartis entre 25 projets achevés et 33 projets en cours d’achèvement, et de 388 projets d’aménagement et d’entretien.