Le groupe français LVMH a fait état jeudi d’une croissance organique de 10% de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre, portée par la résistance de la demande pour ses marques de mode haut de gamme.
Le numéro un mondial du luxe, qui possède entre autres les marques Louis Vuitton et Dior ainsi que le cognac Hennessy et le joaillier Tiffany, a affiché des ventes d’un montant de près de 24 milliards d’euros sur la période octobre-décembre.
Il s’agit d’une croissance organique supérieure aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 9% selon un consensus cité par HSBC, soit le même niveau qu’au troisième trimestre qui avait marqué un net ralentissement par rapport au premier semestre 2023.
“Les produits les plus haut de gamme sont ceux qui font l’objet de la plus forte demande dans le monde”, a déclaré à des analystes le directeur général de LVMH, Bernard Arnault, citant les produits de marques haute couture telles que Christian Dior.
Bernard Arnault a ajouté être satisfait du taux de croissance du groupe et s’est dit “très confiant” pour 2024.
Les dépenses des consommateurs chinois dans les magasins Louis Vuitton en Europe ont atteint 70% du niveau de 2019, soit avant la crise sanitaire, a indiqué le directeur financier, Jean-Jacques Guiony, lors d’une conférence de presse.
“Nous avons généré un bon niveau d’activité avec des bases de comparaison qui n’étaient pas si simples l’année dernière, notamment en décembre, avec un très bon niveau d’activité, donc en termes de demande nous sommes assez satisfaits”, a-t-il déclaré.
Après une flambée post-pandémie qui a alimenté pendant plus de deux ans une croissance spectaculaire des ventes dans le secteur de la mode de luxe, les consommateurs ont réduit leurs achats, en particulier la clientèle plus jeune, moins riche et plus sensible à l’inflation grimpante.
Considéré comme un baromètre du secteur du luxe, LVMH ne communique pas de résultats détaillés pour ses marques.
Les analystes de Barclays tablent sur une croissance de 5% pour l’ensemble des entreprises du secteur du luxe en 2024, contre 9% l’an dernier et une croissance à deux chiffres au cours des deux années précédentes.
Les dépenses des Américains et des Européens restent modérées, selon les analystes, et n’ont été que partiellement compensées par le retour des touristes chinois après les périodes de confinement.
S’agissant de la division mode et maroquinerie de LVMH, qui comprend les grandes marques Vuitton et Dior, les ventes ont augmenté de 9% en données organiques, en dessous des attentes des analystes qui tablaient sur une croissance de 10%.
LVMH propose un dividende de 13 euros par action, contre 12 euros l’année précédente, et prévoit une poursuite de la croissance l’année prochaine, malgré un contexte macroéconomique et géopolitique trouble.
“Le trimestre en cours devrait bénéficier d’une forte reprise chinoise et d’un regroupement des consommateurs”, a déclaré Jelena Sokolova, analyste chez Morningstar. “Nous continuons à considérer la demande chinoise comme un point positif pour le luxe,” a-t-elle ajouté.