A travers sa participation au sommet Italie-Afrique dont les travaux se déroulent les 28 et 29 janvier courant, à Rome, la Tunisie ambitionne de nouer des partenariats visant à développer des projets dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert, a relevé, dimanche, Ghazi Ben Jemia, expert en énergie et hydrocarbures.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Ben Jemia a souligné que l’objectif de la participation tunisienne à ces conclaves qui réunissent 27 chefs d’Etat et de gouvernement africains et européens, est de mettre en avant le potentiel de la Tunisie en matière de production et d’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe.
“A l’heure de la crise énergétique mondiale actuelle, plusieurs pays européens se ruent vers l’hydrogène vert. Cela constitue une aubaine pour la Tunisie dans la mesure où elle est capable de fournir cette énergie verte au marché européen”, a-t-il indiqué, appelant à l’impératif de développer ce secteur.
Selon lui, la Tunisie est aujourd’hui pleinement engagée dans la transition énergétique et résolue à réduire sa dépendance au gaz qui représente près de 97% de la production électrique.
En effet, le pays s’est fixé comme objectif de porter sa part des énergies renouvelables dans la production globale d’énergie à 35% en 2030, contre 3% en 2023, selon l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME).
La stratégie énergétique de la Tunisie à l’horizon de 2035 vise à garantir un approvisionnement sécurisé en énergie, accessible à tous et à des prix raisonnables.
Cette stratégie, selon le ministère de l’Énergie et des mines, s’inscrit dans le cadre d’une vision, visant à contrecarrer, à court terme, le problème de la sécurité énergétique, et l‘atteindre à long terme, à travers un modèle énergétique durable.
La Tunisie cible une neutralité carbone à l’horizon 2050, selon son engagement dans le cadre de l’accord de Paris.
Par ailleurs, la modernisation du secteur énergétique en Tunisie, consiste en une interconnexion électrique avec l’Europe, notamment l’Italie.
Réalisée grâce à une coopération entre la « STEG » et « Terna », les sociétés qui gèrent les réseaux électriques des deux pays, le projet « El MED » compte parmi les principaux projets.
Ce projet permettra de créer un câble sous-marin entre la Tunisie et l’Italie, permettant d’échanger l’électricité entre les deux rives de la Méditerranée dans les deux sens, d’une capacité de 600 mégawatts (MW). Le projet devra entrer en vigueur à l’horizon de 2028, ce qui permettra à la Tunisie, de renforcer les approvisionnements en énergie, provenant de l’Europe, durant les périodes de pointe de consommation.
L’expert Ghazi Ben Jemia, a précisé, dans ce contexte, que l’interconnexion électrique est importante pour la Tunisie, étant donné qu’elle permettra à la Tunisie d’exporter les énergies renouvelables vers l’Italie et l’Union européenne (UE), appelant à l’obligation d’accélérer la mise en œuvre de ce projet.
Il a ajouté que l’importance réside dans la réalisation de mégaprojets de production de l’énergie alternative, telle que l’énergie solaire, avec la possibilité de son exportation directement vers l’Europe à travers la ligne d’interconnexion entre la Tunisie et l’Italie.
Le sommet Italie-Afrique dont les travaux se déroulent les 28 et 29 janvier 2024 à Rome, intervient dans un contexte de crise énergétique vécue dans le monde et notamment en Europe.