L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté mardi, lors d’une plénière, le projet de loi portant approbation de l’accord de garantie conclue à la date du 22 juin 2023, entre la Tunisie et la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD), portant sur le prêt accordé à la STEG, en vue de contribuer au financement du projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie, et au développement du système des énergies renouvelables (EL MED), avec l’accord de 109 députés, l’abstention de 4 et le refus de 3 députés.
La ministre de l’Économie et de la planification, Feryel Ouerghi a précisé, dans sa réponse aux questions des députés, que le projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie, et du développement du système des énergies renouvelables « El MED » permettra le pays de bénéficier des projets en énergies renouvelables et d’attirer des investisseurs voulant exporter leur production.
Il permettra également d’alléger la charge au titre de la subvention des hydrocarbures, qui a frôlé, en 2020, une valeur de 7650 millions de dinars, en plus d’identifier des emplois pour les compétences tunisiennes spécialisées et les diplômés du supérieur.
Ouerghi a mis l’accent sur la non diversification du mix énergétique en Tunisie, constitué dans sa partie majeure par le gaz naturel qui représente 97% de la consommation dans le secteur de l’électricité.
Selon la ministre, cette situation constitue un danger pour la sécurité de la production de l’électricité, étant donné que les ressources nationales en gaz naturel ne permettent pas de couvrir que le 1/3 des besoins nationaux, et la quantité restante est importée de l’Algérie.
Elle a souligné que la demande d’obtention de ce crédit intervient suite à l’incapacité de la STEG à fournir sa contribution au financement estimée à 582 millions d’euros, du projet EL MED, dont le coût global est estimé à 1014 millions d’euros.
La ministre a souligné que les composantes de ce projet n’ont pas été modifiées tout en expliquant que ce prêt sera consacré essentiellement à la la construction de la station de conversion électrique dudit projet en Tunisie.
Elle a évoqué, à cette occasion, que l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie contribuera à obtenir de l’énergie en été (heures de pointe) et à exporter l’excédent de cette énergie vers l’Europe en hiver, ce qui générera des gains pour la STEG.
Ouerghi a rappelé que les besoins en énergie primaire de la Tunisie ont augmenté de plus de 2 % par an (entre 2010 et 2022), passant de 8,4 de tonnes équivalent pétrole (Mtep) à 9,7 Mtep. Elle a noté une baisse des ressources en énergie primaire d’environ 7% par an pour la période 2010-2022, passant de 7,8 Mtep à 4,2 Mtep.
Pour le déficit énergétique de la Tunisie, la responsable a précisé qu’il a multiplié par 10, pour se situer à 5,5 Mtep en 2022 contre 0,6 Mtep en 2010 expliquant ainsi l’orientation vers l’importation pour assurer les besoins énergétiques de base.