Près de 72% des entreprises tuniso-françaises ont enregistré une croissance ou une stabilité de leur chiffre d’affaires, témoignant ainsi une résilience “remarquable” malgré un contexte économique “incertain”, révèle le baromètre économique 2023/2024 de la Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-française (CCITF) présenté, mercredi, par son secrétaire général, Mohamed Louzir.
Ce baromètre mené auprès de 180 chefs d’entreprises tunisiennes et françaises membres de la chambre et qui analyse l’impact de la conjoncture économique sur la performance des entreprises tuniso-françaises, souligne que 69% des répondants ont enregistré des investissements stables ou en hausse en 2023 .
Interrogées sur l’environnement des affaires en Tunisie, durant l’année écoulée, dans le cadre de cette enquête menée entre novembre et décembre 2023, les entreprises ont déploré la dégradation de l’environnement des affaires. En effet, pour une large majorité (72%) des entreprises sondées, l’environnement économique a été perçu comme “défavorable” en 2023.
Le climat politique a été également jugé comme “défavorable” pour 62% des entreprises. Il en est de même pour l’environnement social, dans la mesure, où 45% le considère peu propice à l’investissement.
Malgré cette morosité, 55% des entreprises envisagent une amélioration de leur chiffre d’affaire en 2024, tandis que seulement 15% envisagent une baisse.
Un vent d’optimisme pour 2024
Cela démontre un relatif optimisme et les prémisses de relance de l’investissement pour cette nouvelle année, a commenté le secrétaire général de la chambre, renseignant que 73% des entreprises envisagent une hausse ou une stabilité de leurs investissements.
Et de préciser que 40% des entreprises à capital 100% tunisien prévoient d’augmenter leurs investissements en 2024, contre plus de 46% parmi les entreprises françaises ou à participation française.
S’agissant de l’évolution des relations commerciales avec la France en 2024, l’enquête fait ressortir que plus de 42% des entreprises s’attendent à une amélioration de leurs échanges.
Par ailleurs, plus de 37% des chefs d’entreprises interrogés envisagent une augmentation des flux vers l’Afrique.
Cela démontre, selon Louzir, que les entreprises adhérentes à la chambre ont tendance à s’orienter de plus en plus vers l’Afrique, soulignant que la Tunisie est ainsi utilisée comme une plateforme d’entrée pour l’Afrique.
En ce qui concerne la perception des entrepreneurs tuniso-français de l’environnement des affaires en Tunisie, en 2024, le baromètre indique que ces derniers misent sur une amélioration de 13% du climat économique par rapport à 2023. Ils s’attendent, d’autre part, à une amélioration de 9% de l’environnement politique par rapport à l’année écoulée.
Pour ce qui est facteurs impactant leurs activités , les chefs d’entreprises évoquent principalement la pression fiscale “très élevée”, la situation économique, les formalités administratives, la tendance inflationniste et les conflits géopolitiques.
D’après ces derniers, les mesures les plus souhaitées pour stimuler l’activité économique comprennent notamment les nouvelles incitations financières et fiscales ainsi que l’allégement des procédures administratives.
Par ailleurs, le baromètre a confirmé que l’attention portée à la transition écologique est en train de se renforcer. En effet, plus de 40% des entrepreneurs tuniso-français affirment que la santé, le bien être et le développement technologique et l’investissement dans l’innovation sont des objectifs à court terme en matière de développement durable.
Mené auprès d’entreprises majoritairement situées au Nord-Est de la Tunisie ayant un effectif inférieur ou égal à 50 personnes, ce baromètre a pour principal de comprendre les tendances clés affectant le tissu entrepreneurial tunisien et français.
Créée en 1974, la Chambre de Commerce & d’Industrie Tuniso-Française regroupe plus de 2000 adhérents ( personnes physiques et morales) tunisiens et français.
La France reste le premier investisseur étranger en Tunisie, avec plus de 1600 entreprises employant environ 150 000 personnes, d’après les données de la chambre.