Les projections de croissance du PIB en 2024 pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN) ont été révisées à la baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport à celles établies en octobre 2023, pour s’élever désormais à 2,9% en 2024 (par rapport à des prévisions de 3,4%), selon la mise à jour des Perspectives économiques régionales, janvier 2024, du Fonds monétaire international (FMI).
Ainsi, le taux de croissance de 2 % enregistré en 2023 était déjà faible, a fait remarquer le FMI, dans cette mise à jour spéciale publiée mercredi sur le thème « Moyen-Orient et Afrique du Nord : le conflit amplifie les défis économiques» et élaborée pour tenir compte des évolutions des perspectives économiques régionales ainsi que d’autres changements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Selon le rapport, plusieurs facteurs pèsent sur l’activité, notamment, la guerre contre Gaza.
Toujours selon le document, les pays limitrophes de la zone de conflit (Égypte, Liban et Jordanie) voient eux aussi leurs perspectives s’assombrir. En outre, la détérioration des conditions de sécurité dans la mer Rouge suscite de nouvelles inquiétudes quant aux conséquences du conflit sur les échanges commerciaux et sur les coûts de transport des marchandises.
Les réductions de la production de pétrole décidées par plusieurs pays exportateurs de pétrole brident la croissance du PIB de façon générale (surtout dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), même si l’activité hors hydrocarbures reste dynamique, précise le rapport.
Pour le FMI, il est essentiel d’appliquer des politiques macroéconomiques restrictives pour faire baisser le niveau élevé d’endettement et la forte inflation dans certains pays.
S’agissant de la question de l’inflation, le rapport souligne qu’elle poursuit son reflux dans la plupart des pays de la région MOAN conformément aux tendances mondiales, sauf dans certains pays en raison de difficultés qui leurs sont propres.
Concernant les risques, le FMI a souligné que le niveau d’incertitude et les risques baissiers ont considérablement augmenté dans la région, depuis octobre dernier, dans la mesure où il est impossible de savoir combien de temps durera le conflit et s’il s’étendra.
« En cas d’escalade, les répercussions du conflit sur le tourisme pourraient s’avérer plus importantes ou plus durables », révèle le rapport.
En ce qui concerne la riposte des pouvoirs publics, le FMI a indiqué que la réponse appropriée de la part des décideurs dépendra du niveau d’exposition des pays au conflit, des facteurs de vulnérabilité préexistants et des marges de manœuvre disponibles.
Ainsi, l’application de mesures de gestion de crise et de politiques préventives sera déterminante dans les pays qui pâtissent de graves répercussions ou font face à des risques élevés. La mise en œuvre de réformes structurelles demeure capitale pour stimuler la croissance et accroître la résilience à court terme comme à long terme, conclu le rapport.