L’ambassade des Etats Unis en Tunisie et le ministère de l’agriculture ont annoncé, ce mercredi, le lancement officiel du projet SURF (Sharing Underutilized Resources with Fishers and Farmers) visant à renforcer les capacités de 9000 agriculteurs et pêcheurs à travers le pays pour faire face aux changements climatiques.
Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge de la séance de clôture de l’atelier de lancement du projet SURF en Tunisie, Abderraouf Ajimi, chef de cabinet du ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a souligné que ce projet s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’Etat en matière de lutte contre les changements climatiques et d’adaptation du secteur de l’agriculture et de la pêche à ces changements.
« Il s’agit d’un projet dont l’objectif est de partager les ressources sous utilisées au profit des agriculteurs et des pêcheurs », a-t-il dit, signalant qu’il est financé par un don du département d’Etat américain de l’ordre de 7 millions de dollars (21,8 millions de dinars) sur une période de 3 ans et demi.
« Il vise essentiellement l’adoption de bonnes pratiques dans le secteur de l’agriculture et de la pêche et la mise en place d’un système d’alerte rapide pour la gestion des catastrophes naturelles comme les feux de forêts et autres, outre la mise en place d’un dispositif qui permet de valoriser les innovations sur la base de résultats qui peuvent être par la suite commercialisées et mises à profit des agriculteurs », a-t-il ajouté.
Selon Abderraouf Ajimi, divers projets ont été proposés, dans ce cadre et qui touchent des régions défavorisées qui ont été choisies sur la base de critères dépendant essentiellement du niveau de chômage, du niveau de développement et de l’impact des changements climatiques sur ces régions.
« Trois filières ont été choisies ; à savoir la filière oléicole, la filière céréalière et la pêche artisanale », a-t-il fait savoir, signalant qu’un pôle d’excellence sera mis en place avec l’INAT pour valoriser les connaissances et les diffuser.
Pour sa part, l’ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, Joey Hood, a souligné que ce projet apportera un soutien aux agriculteurs et pêcheurs, ainsi qu’à des start-up et des coopératives dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche, afin de leur permettre d’améliorer le rendement de leurs récoltes et de s’adapter au changement climatique.
« Il aidera les petits exploitants agricoles et les pêcheurs à accroître leur efficacité opérationnelle et permettra aux bénéficiaires d’avoir accès à de nouvelles technologies grâce à des partenariats avec des instituts de recherche américains », a-t-il dit, faisant remarquer que ces liens leur serviront à mettre au point des innovations qui leur permettront de relever les défis du changement climatique.L’ambassadeur Hood a souligné l’importance de partenariats américano-tunisiens comme celui-ci, déclarant : “Les États-Unis sont fiers de soutenir le secteur dynamique de l’agriculture et de la pêche en Tunisie, qui crée de nouveaux emplois et des opportunités pour les petites entreprises situées dans les communautés qui en ont le plus besoin.
Ensemble, nous soutenons les agriculteurs et les pêcheurs, nous promouvons la sécurité alimentaire et nous établissons des communautés résilientes.
Ce projet n’est qu’un des nombreux exemples de l’amitié multiforme entre la Tunisie et les États-Unis, qui remonte à plus de deux siècles”.
De son côté, Haifa Ben Saoud, directrice programme de l’organisation américaine Fhi60 implantée en Tunisie depuis 2017, a souligné que l’atelier d’aujourd’hui offre une plateforme pour engager les principaux acteurs des secteurs de la pêche, de l’agriculture et de la sylviculture, en encourageant la collaboration et en facilitant le développement des activités de base du projet.
Elle a expliqué que le projet SURF est mis en œuvre en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, l’Institut national agronomique de Tunisie, FHI360, Action Positive et Virginia Tech afin de promouvoir des pratiques agricoles et de pêche durable en Tunisie.
« Il s’agit notamment d’initiatives visant à stabiliser la production céréalière dans les régions semi-arides et à renforcer la résilience du secteur oléicole grâce à une gestion durable de l’eau. », a-t-elle indiqué signalant que SURF contribuera à la mise en place d’un système d’alerte aux incendies de forêt ».