Des chercheurs universitaires tunisiens et étrangers ont appelé jeudi à la démocratisation de la recherche en garantissant l’accès aux sources de financement de la recherche scientifique.
Lors d’une journée d’étude sur “le financement de la recherche scientifique et son impact sur les libertés académiques” organisée par l’Association des universitaires tunisiens pour les libertés et les droits académiques en partenariat avec le Réseau international pour la défense des libertés académiques, les participants ont estimé qu’il est impossible de parler de libertés académiques tant que l’université est soumise aux dictats du capitalisme et aux politiques dominantes, soulignant les difficultés de financement de la recherche scientifique à l’échelle mondiale.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le président de l’association, Aymen Bouali, a indiqué que certains financements peuvent influencer la recherche et la publication à des fins politiques et économiques, menaçant ainsi, selon lui, “la question des libertés académiques en Tunisie”.
Il a, en outre, indiqué que l’association aspire au renforcement du soutien pour la liberté de choix du parcours de recherche scientifique, surtout que la Tunisie est classée parmi les premiers dans l’indice des libertés académiques.
Il a ajouté que “le financement public de la recherche scientifique reste limité”, ce qui rend nécessaire, selon lui, “de compter sur d’autres sources de financement dans le cadre de partenariats et d’accords de coopération internationale”.
Il a, par ailleurs, souligné que “l’accès à ces sources n’est pas facile, surtout pour les chercheurs dans les domaines des sciences humaines et sociales sous prétexte de manque de perspectives professionnelles”.
Pour sa part, le président de l’Université de Tunis El Manar, Habib Sidhom, a déclaré à la (TAP) que le terme “libertés académiques” fait référence à la possibilité de mener des recherches et des productions scientifiques sans entraves, notamment politiques et idéologiques, cependant, le domaine de la recherche scientifique reste en réalité soumis aux politiques publiques, aux systèmes économiques et capitalistes qui influent sur la trajectoire académique.
A noter que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a consacré, dans son budget de 2024, des dépenses importantes pour la promotion de la recherche scientifique et le financement du système d’enseignement supérieur et des centres de recherche à travers l’appui de près de 600 structures de recherche.