Sept films documentaires tunisiens et étrangers sortis entre 2012 et 2020 ont été sélectionnés à la première édition en Tunisie du Festival Jean Rouch Hors-les-murs prévue du 22 au 25 février 2024, à la Cinémathèque tunisienne.
Cette édition hors-les murs qui se tiendra pour la première fois au Maghreb.
L’entrée à toutes les séances et événements est gratuite, indique l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC).
Cette édition en Tunisie du Festival Jean Rouch Hors-les-murs, sera organisée par l’IRMC en partenariat avec la Cinémathèque tunisienne et l’association Sentiers-Massarib, avec l’appui du Comité du Film Ethnographique du Festival international Jean Rouch.
Les films au programme sont « Babylone » de Ismaël et Youssef Chebbi, Ala Eddine Slim (Tunisie), « Las y los minuscules » de Khristine Gillard (Belgique), « Light upon Light » de Christian Suhr (Égypte, Danemark), « Pastorales électriques » de Ivan Boccara (Maroc), « Maman colonelle » de Dieudonné Hamadi (RD du Congo) et Tonratun, l’histoire de l’Arménie racontée par les femmes de Inna Mkhitaryan (Arménie).
Les projections se dérouleront les après-midi et seront suivies de débats avec les réalisateurs et réalisatrices dont Ala Eddine Slim et Youssef Chebbi, Christine Gillard, Muhammad Mustapha, Inna Mkhitaryan et Joris Lachaise.
Une masterclass sera organisée avec l’intervention du réalisateur Ivan Boccara.
Les matinées seront consacrées aux ateliers à destination des étudiants en sciences sociales, en cinéma et en anthropologie visuelle, sélectionnés sur dossier. Le vendredi (23/02) matin sera divisé en deux temps : la première partie proposera une introduction à l’anthropologie visuelle et à l’écriture filmique. Dans un second temps, un premier groupe d’étudiants présentera ses projets. La deuxième matinée (26/02) sera entièrement dédiée à la présentation des projets. Enfin, le dimanche (25/02) matin sera l’occasion pour les étudiants séléctionnés d’échanger avec un réalisateur.
Le Festival international Jean Rouch est l’une des plus importantes manifestations européennes de cinéma documentaire liées aux sciences humaines et sociales. Fondé en 1982 par le cinéaste et ethnologue Jean Rouch (1917-2004), il présente chaque année à Paris, au mois de mai, plus de 70 films documentaires programmés en sélection officielle ou en séances thématiques.
Conçu dès le départ comme le rendez-vous des cinéastes et des chercheurs en sciences sociales, le Festival favorise aussi le dialogue avec les publics les plus divers. Tous les films sont suivis de débats en présence de leurs auteurs accompagnés de scientifiques et spécialistes en cinéma documentaire.
Le Festival est ainsi devenu, au fil des années, un lieu unique et incontournable qui offre aux professionnels et au grand public un espace de réflexion et de partage. Chaque année, le Festival attire de nombreux spectateurs à la fois à Paris et aux séances hors-les-murs. Ce format s’est déjà tenu à de nombreuses reprises, notamment à Beyrouth (Liban), au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCem) à Marseille, et dans d’autres villes de France.
L’organisation de cette édition hors-les-murs à Tunis vise essentiellement à promouvoir le cinéma ethnographique, documentaire et le lien entre l’art et les sciences humaines en Tunisie, indique l’IRMC.
Voici la liste des 7 films sélectionnés :
Jeudi 22 février
18h00 – 21H00 : Babylone de Ismaël et Youssef Chebbi, Ala Eddine Slim (Tunisie, 2012, 121′)
Entre le poste frontalier tuniso-libyen de Ras Jdir et la petite ville de Ben Guerdane, c’est rase campagne. Au printemps 2011, fuyant les combats qui s’intensifient en Libye entre les révolutionnaires et les troupes loyalistes de Kadhafi, plus d’un million de réfugiés, de toutes nationalités et d’autant de langues, affluent en Tunisie. Pour pouvoir les héberger rapidement, c’est là, au sud du pays, quelques semaines seulement après la révolution nationale, qu’une ville éphémère surgit de terre.
Vendredi 23 Février
13H30 – 16H00 : Las y los minuscules (Les Minuscules) de Khristine Gillard (Belgique, 2021, 150’)
Synopsis : Les Minuscules accompagne l’évolution d’une lutte civique au Nicaragua, initiée par le mouvement paysan en 2013 contre le projet de construction du Grand Canal Interocéanique, qui trancherait le pays en deux, au pied du volcan, à travers terres cultivées, lacs et forêts. En réaction aux multiples abus de pouvoir, différentes luttes sociales convergent et, en avril 2018, l’insurrection éclate. C’est la lutte d’Elba, Doña Chica, Gaby, Elyla et de tant d’autres « minuscules », depuis le bord de la tranchée jusqu’à l’exil. Que fabrique la résistance ?
16H30 – 18H30 : Light upon Light de Christian Suhr (Égypte, Danemark | 2022 | 78’)
Synopsis : Un voyage sur le terrain dans les traditions mystiques de l’Islam explorant la quête de lumière des individus à une époque d’obscurité et de tension politique dans l’Égypte post-révolutionnaire. Sonia voit la lumière couler dans son cœur à partir du doigt d’une personne. Aya est transportée dans un espace lumineux au milieu d’un rituel. Maher se rend au sanctuaire d’un saint homme pour découvrir si la lumière et l’amour dont les gens parlent sont réels. Pendant ce temps, l’équipe de tournage, composée de Muhammad, Amira et Christian, tente de trouver comment filmer ces expériences de lumière et comment il peut exister autant de lumière et d’obscurité dans ce monde et à l’intérieur de soi.
Samedi 24 février
13H30 – 15H00 : Pastorales électriques de Ivan Boccara (Maroc, 2017, 93′)
Synopsis : L’électricité et la route arrivent dans les zones les plus enclavées du Haut-Atlas marocain. Sur une période de huit ans, le film suit le long processus d’électrification de la montagne et témoigne des bouleversements que l’arrivée de la « modernité » engendre au sein du mode de vie pastoral. Ce documentaire est un voyage sur le fil, à la rencontre des habitants, de leur humanité et de leur poésie.
15H00 – 18H00 : MASTERCLASS avec l réalisateur
18H30 – 20H00 : Maman colonelle de Dieudonné Hamadi (République démocratique du Congo, 2016, 72’)
Synopsis : La Colonelle Honorine travaille au sein de la police congolaise où elle est chargée de la protection des enfants et de la lutte contre les violences sexuelles. Alors qu’elle travaille depuis quinze ans à Bukavu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), elle apprend qu’elle est mutée à Kisangani. Sur place, elle fait face à de nouveaux enjeux. À travers le portrait de cette femme d’un courage et d’une ténacité hors du commun et qui lutte pour que justice soit faite, le film aborde la question des violences faites aux femmes et aux enfants en RDC.
Dimanche 25 Février
13H30 – 15H30 : Tonratun, l’histoire de l’Arménie racontée par les femmes de Inna Mkhitaryan (Arménie, 2022, 85′)
Synopsis : Dans un village arménien, cinq femmes qui sont filles, mères et grands-mères se racontent leurs histoires et débattent ensemble de la vie et de la guerre tout en préparant le lavash, le pain traditionnel arménien. Le tonratun (le fournil) est l’espace où les femmes peuvent parler ouvertement des choses considérées comme honteuses et embarrassantes dans la société arménienne de tradition patriarcale. Pendant que les hommes sont ailleurs, elles se parlent près du feu et mélangent leurs larmes à la farine. Leurs mots et leurs rires sont désormais leur pain quotidien.
16H00 – 19H00 : Transfariana de Joris Lachaise (Colombie, France, 2022, 150’)
Synopsis : À la Picota, prison de haute sécurité au sud de Bogotá, le mariage d’un guérillero des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avec une ex-prostituée transgenre condamnée à la réclusion à perpétuité a d’abord provoqué le scandale, puis une transformation des mentalités.
À partir du récit de ces noces rebelles, le film décrit la rencontre entre deux formes de combats, deux modèles de luttes qui se transforment en s’interpénétrant.