La Tunisie est en train de faire des merveilles par le canal de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) dans deux villes réputées pour leur extrême pollution et pour les pénuries d’eau.
A Sfax, les experts japonais sont sur tous les fronts. Ils s’emploient à la faveur de financements de la JICA a dessaler l’eau de mer, à traiter les eaux usées en vue de leur recyclage et à aider les habitants de la ville à éviter les pertes d’eau.
Point d’orgue de ce partenariat tuniso-nippon, la construction d’une station de dessalement de l’eau de mer, moyennant un prêt de 800 MDT fourni par la JICA. Ce prêt est remboursable sur 25 ans.
Les sfaxiens seront mieux approvisionnés en eau potable
Cette station de dessalement sera opérationnelle au mois de juin 2024. Le taux d’avancement des travaux de construction de cette station est de 83%. La nouvelle station, qui devrait assurer, d’ici 2035, l’approvisionnement régulier en eau potable d’un million de sfaxiens, a une capacité de 100.000 m3 par jour dans une première phase, et de 200.000 m3 par jour dans une deuxième.
Les experts japonais sont également mobilisés pour aider les sfaxiens à réduire les pertes d’eau de la Sonede.
“A Sfax, les experts japonais s’emploient à dessaler l’eau de mer, à traiter les eaux usées et à aider les habitants à éviter les pertes d’eau.”
Intitulé “Réduction des eaux non-Facturées dans le système d’approvisionnement en eau dans la zone urbaine du Grand Sfax”, ce partenariat entre la Sonede et la Jica consiste en la formation d’ingénieurs tunisiens et en le développement de leurs capacités en matière de gestion des fuites d’eau.
Quant on sait que les fuites d’eau générées par la vétusté des canalisations constituent la principale problématique de la Sonede, cette dernière a intérêt à généraliser le savoir acquis par les ingénieurs de Sfax à leurs collègues d’autres villes particulièrement du Grand Tunis où les quantités d’eau perdues équivalent le volume d’un barrage de 50 millions de mètres cubes.
Dissuader l’utilisation des eaux souterraines à des fins industrielles
A Gabès, une des villes les plus polluées de la méditerranée, un projet de construction d’une station de recyclage des eaux usées au profit du Groupe chimique de Tunisie sera lancé, en 2025, avec le concours financier et technique japonais.
La station, qui sera opérationnelle en 2027, sera totalement financée par un don de la JICA, d’un montant de 75 MDT.
Concrètement, la station aura à traiter les eaux usées de la ville de Gabès, à les épurer et à les mettre à la disposition du GCT pour réutilisation.
“La nouvelle station de dessalement de Sfax assurera, d’ici 2035, l’approvisionnement régulier en eau potable d’un million de sfaxiens.”
Les ouvrages installés à cette fin permettront d’acheminer 600 m3 par jour au Groupe chimique tunisien (GCT) et de l’aider à accroître sa production de 2 mille tonnes.
Les objectifs recherchés sont au nombre de quatre. Il s’agit d’éliminer les risques de pénurie d’eau, d’éviter l’utilisation des eaux souterraines à des fins industrielles et de contribuer au développement durable de l’industrie de transformation du phosphate à Gabès.
Le quatrième objectif vise à orienter l’eau fournie, jusque là, au GCT par la SONEDE, quelque 7 mille m3/j sur des besoins totaux de 30 mille m3/j, vers l’approvisionnement des communautés locales en eau potable.
“La station de Gabès permettra d’éliminer les risques de pénurie d’eau, d’éviter l’utilisation des eaux souterraines à des fins industrielles et de contribuer au développement durable de l’industrie de transformation du phosphate.”
Ce sera de toute évidence une bouffée d’oxygène pour les habitants de Gabès et pour les oasis qui ont beaucoup souffert des pénuries d’eau à cause, justement, de l’utilisation intensive par les industries chimiques de l’eau de la sonede et de celle des nappes souterraines.
Morale de l’histoire : ce partenariat tuniso-nippon ne peut être que salué non seulement pour sa qualité mais également parce qu’il vient aider les tunisiens à vivre dans un environnement sain.
Est-il besoin de rappeler que la ville de Gabès, était connue avant sa pollution par les industries, comme l’unique oasis maritime de la méditerranée. C’est un patrimoine mondial. Dont acte.