Diffusé sur youtube le 14 mars 2024, le film documentaire « Les Gardiens de l’Or Vert » est un voyage dans l’univers de l’olivier et de l’huile d’olive sur les traces des traditions séculaires et de rituels autour de la cueillette, la récolte, l’extinction et la conservation de ce trésor méditerranéen à Djerba, inscrite en 2023 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Des traditions bien ancrées dans une Ile où l’histoire de cet arbre millénaire s’entrelace avec les échos des civilisations anciennes.
Produit par DMO Djerba (Djerba Management organisation), ce documentaire s’inscrit dans le cadre du projet « Promotion du Tourisme Durable » mis en Å“uvre par le Ministère du Tourisme avec l’appui de la GIZ et financé conjointement par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et par l’Union européenne dans le cadre de son programme « Tounes Wijhetouna» et réalisé en collaboration avec plusieurs partenaires dont l’Institut National du Patrimoine (INP), l’Association de sauvegarde de l’île de Djerba et le Musée Guellala Djerba.
D’une durée de près de 25 minutes, le documentaire réalisé par Haythem Borgi co-auteur du scénario avec Isslem Jerbi, offre un voyage dans les traditions d’agriculteurs sur les champs d’oliviers à travers des récits racontés et filmés sur un héritage agricole qui perdure au fil des siècles autour de cet arbre sacré et nourricier dans le quotidien des habitants de Djerba, où les oliviers sont un symbole intemporel de la richesse culturelle et de résilience à travers les âges.
Le documentaire livre des récits teintés de souvenirs et de nostalgie sur les moments de cueillette des temps anciens. Avec des moyens simples -charettes, dromadaires, mulets-, raconte Sassi Ben Yaala: les familles se réveillaient très tôt emportant des échelles munis de sacs en jute, couffins, les cornes de bÅ“ufs remplacées aujourd’hui par les peignes modernes, pour commencer la journée avec un petit déjeuner composé de dattes, zomita ou bsissa avant une pause de thé au moment où les plats se préparaient sur place au feu de bois dans les champs qui deviennent l’espace vivant de l’activité frénétique des familles.
Allant ensuite à la découverte des secrets traditionnels d’extraction de l’huile d’olive, c’est un voyage dans des antiques huileries sous terraines qui est proposé avec notamment une escale dans une huilerie datant de 1918, creusée et taillée dans les roches et qui constitue un des exemples de legs familiaux jalousement conservés.
Avec leur architecture troglodyte, ces huileries qui parsèment l’Ile de Djerba sont des témoignages édifiants sur des pratiques d’antan pour la conservation de l’huile d’olive selon des méthodes traditionnelles profondément enracinées dans le mode de vie local en la conditionnant naturellement dans des jarres en agile et des amphores en poterie pour la préserver de la lumière, maintenir sa fraicheur et ses saveurs authentiques.
Plus qu’un simple ingrédient culinaire, l’olive, cet arbre sacré, autour duquel s’est tissé un savoir faire transmis avec dévotion particulière d’une génération à une autre, un héritage qui lie le passé au présent et jette des ponts vers l’avenir, constitue un symbole de stabilité, de bénédiction et d’unité familiale dans les coutumes des djerbiennes amazighes, comme le montre la dernière séquence où une danse joyeuse marque leur rituel spirituel autour de l’arbre béni avant la fête du mariage.