L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis 174 ans, souligne l’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans son rapport annuel sur l’état du climat global, publié mardi, sonnant « l’alerte rouge dans le monde ».
Le rapport de l’OMM confirme une fois de plus que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne à la surface du globe de 1,45 °C (marge d’incertitude de ± 0,12 °C) au-dessus du niveau de référence de l’ère préindustrielle. Il s’agit de la décennie la plus chaude jamais observée.
«Jamais nous n’avons été aussi proches – bien que temporairement pour le moment – de la limite inférieure fixée à 1,5 °C dans l’Accord de Paris sur les changements climatiques», a souligné Celeste Saulo, Secrétaire générale de l’OMM.
«La communauté météorologique mondiale met en garde le monde entier et tire la sonnette d’alarme: nous sommes en alerte rouge», a-t-elle ajouté.
Des records de températures ont été battus à Tunis cet été
Des vagues de chaleur extrême ont déferlé sur de nombreuses régions du monde, indique l’organisation, rappelant que les plus importantes ont frappé l’Afrique du Nord et le sud de l’Europe, particulièrement, durant la seconde moitié du mois de juillet. Ainsi, des records de température ont été battus à Tunis (49,0 °C), Agadir (Maroc) (50,4 °C) et Alger (Algérie) (49,2 °C).
Selon l’OMM, des records ont été également battus en ce qui concerne la chaleur des océans, l’élévation du niveau de la mer, la perte de glaces de mer dans l’Antarctique et le recul des glaciers.
Les températures moyennes de la mer en surface ont atteint un niveau sans précédent à partir du mois d’avril, les records pour les mois de juillet, août et septembre ayant été battus avec une marge particulièrement large.
Pour la douzième année consécutive, des vagues de chaleur marines intenses et sévères ont presque couvert la totalité de la mer Méditerranée, rapporte l’organisation météorologique mondiale. S’agissant de la montée de la mer, son niveau moyen a enregistré à l’échelle globale, un record en 2023, comparé à l’ère satellitaire (depuis 1993).
Cela traduit la poursuite du réchauffement des océans (expansion thermique) ainsi que la fonte des glaciers et des nappes glaciaires. Le taux d’élévation de ce niveau moyen au cours de la dernière décennie (2014-2023) est plus de deux fois supérieur à celui de la première décennie de l’ère satellitaire (1993-2002), souligne le rapport.
D’autre part, la surface couverte par les glaces de l’Antarctique a été en février 2023 la plus basse jamais enregistrée depuis le début de l’observation par satellite en 1979, avec 1 million de kilomètres carrés de moins que lors du record précédent, soit la taille de la France et de l’Allemagne.
Quant à la fonte des glaciers, elle est sans précédent depuis 1950. En Suisse, les glaciers ont perdu 10 % de leur volume restant au cours des deux dernières années.
« Tous les indicateurs sont en alerte… Certaines données ne battent plus des records, elles explosent ! Et les changements ne cessent de s’accélérer », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
Les énergies renouvelables, seul motif d’espoir
Pour l’OMM, les énergies renouvelables restent le seul motif d’espoir, appelant à cet égard à l’entrée en vigueur des contributions déterminées au niveau national, dans un contexte où les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter.
L’organisation a, par ailleurs, mis l’accent sur l’impératif de multiplier par six les investissements, en matière de lutte contre le changement climatique, de manière à atteindre 9 000 milliards de dollars d’ici 2030. L’objectif est de rester dans la cible de 1,5° Celsius fixée par l’Accord de Paris. «Lle coût de l’inaction est plus élevé que le celui de l’action climatique », avertit l’OMM.
Sur la période 2025-2100, si rien n’est fait pour rester dans la cible de l’Accord de Paris, le coût total de l’inaction s’élèvera à 1 266 billions de dollars – soit plus de 12 fois le PIB annuel mondial actuel.
D’après l’OMM, les flux financiers liés au climat global ont presque doublé, en 2021-2022, par rapport à 2019-2020, mais ne représentent que 1% du PIB mondial.